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SALA VENEZIA Qui tutto diventa veloce, troppo veloce, la strada si allontana, ogni casa sembra una freccia che moltiplica porte e scale mobili e allora hai paura. Senti i tuoi passi in migrazione, vuoi rallentare, hai paura e allora entri in questa sala di via Cadamosto, saluti gli ultimi giocatori di biliardo, pronunci lentamente un commento preciso sulle sponde o sull’angolo di entrata, fai una piccola scommessa e sorridi e ti acquieta il panno verde come un prato dell’infanzia, ti acquietano i bordi di legno che ora contengono il tuo evento e la forza centripeta conduce l’universo in un solo punto illuminato. Milo De Angelis, Linea intera, linea spezzata, Mondadori, Collezione Lo Specchio, 2021, pagina 10.
Ici tout va vite, beaucoup trop vite,
la route s’éloigne, chaque maison telle une flèche qui multiplie portes et escaliers mouvants, et alors tu as peur. Tu sens tes pas en migration tu veux ralentir, tu as peur et alors tu entres dans cette salle de la rue Cadamostro, tu salues les derniers joueurs de billard, tu énonces lentement un commentaire précis sur les rives ou sur l’angle de l’entrée, tu lances un petit pari et tu souris, et le tissu vert pareil à un pré de l’enfance t’apaise comme t’apaisent les bords en bois qui maintenant contiennent ton épreuve et la force centripète conduit l’univers en un seul point illuminé. Milo De Angelis, Ligne continue, ligne brisée, in revue Europe, “dossier Milo De Angelis”, avril 2021, n° 1104, page 178. Traduit de l’italien par Sylvie Fabre G. et Angèle Paoli. ![]() ![]() |
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