Terres de Femmes

Mois : juin 2019


  • Samira Negrouche | [J’aborde la plus haute rive]




    [J’ABORDE LA PLUS HAUTE RIVE]



    J’aborde la plus haute rive
    par le chemin le plus étroit
    une corde nouée
    à l’envers

    j’aborde la vague qui s’éteint
    le port approximatif
    les jambes fléchies

    j’aborde un songe
    une attraction

    je titube
    je titube

    a-t-on jamais su
    marcher dans le jour ?



    j’avance toujours
    sur un fil incertain
    sur une rupture certaine
    et je tends la voix
    comme je tendrais ma joue
    j’allonge le pas
    comme je frôlerais un seuil



    je n’ai pas peur
    du jour qui passe
    ni des êtres qui
    ne passent plus

    je n’ai pas peur du vide
    le vide n’est pas rien
    le vide est sur le fil
    le fil incertain
    le fil invisible
    sur lequel je suspends l’être
    sur lequel me suspend l’être
    là où ça se passe
    là où ça accroche
    là où tu abordes
    le quai



    j’avance à peine
    les pas suspendus
    sur la surface de l’huile

    ou c’est le quai
    qui avance
    qui se détache
    s’éloigne
    sur la peau de cuir
    la peau indomptable
    aux reflets d’argent

    ou c’est mon regard
    qui glisse
    qui se rapproche
    du quai
    qui me rapproche du quai



    je vais nu.e
    dans les champs d’oignons
    et dans la jungle luxuriante
    dans les bas-fonds
    de Mexico
    de Ouagadougou
    et d’Aden
    je vais nu.e
    l’articulation libre
    le dos sûr
    je me balance
    le dos vaste
    le cou léger
    le cou tendu



    le jour s’invite
    dans mes yeux
    précoces

    un fou danse
    dans mes yeux
    fait vaciller
    mes mains
    sur l’air qui vogue
    dans le ciel
    qui se laisse peindre

    un fou danse
    ou c’est moi qui danse
    quand la ronde s’ouvre.





    Samira Negrouche, Quai 2|1, Partition à trois axes, I, éditions Mazette, 2019, pp. 17-22.






    Samira Negrouche  Quai 2 1




    SAMIRA NEGROUCHE


    Samira Negrouche Guidu
    Image, G.AdC




    ■ Samira Negrouche
    sur Terres de femmes

    [Des sillons se creusent](extrait du Jazz des oliviers)
    Six arbres de fortune autour de ma baignoire (lecture d’AP)
    Tes vagues
    [Un doigt réaligne les fils] (extrait de Traces)
    [Tu ne te résignes pas] (extrait de Six arbres de fortune autour de ma baignoire)
    → (dans l’anthologie poétique Terres de femmes)
    Il se peut






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  • Sabine Péglion | Naxos




    NAXOS



    Les yeux rivés au rivage
    obstinément
    elle avance
    et son pas cherche le lieu
    où se dérobe l’absence

    Algues en tresses
    chevelure d’Ariane
    enlaçant l’écume
    couleur de sa détresse
    couleur de l’abandon
    de cet amour blessé

    Arabesque de sable
    déposées par le vent
    où les pas se confondent
    roulent      s’enroulent
    nouent      dénouent

    les offrir
    à l’espace      à la mer

    Obstinément
    tête baissée
    enfouissant ses yeux
    elle cherche
    quelques galets troués
    où le vent du silence
    trouverait un chemin
    où les mots murmurés
    s’élèveraient en chant
    agates en volutes
    coquillages froissés
    marbre éclaté

    fouillant la berge
    obstinément
    tête baissée
    elle rassemble
    au plus près de la dune
    dans la sauge
    et le bleu des chardons
    les traces d’un ciel épars

    L’horizon s’est enfui
    au-delà des rochers
    fil où son corps se pend
    On ne défie pas les dieux      Arachné

    La toile à présent se referme
    sur les mots du poème





    Sabine Péglion, « Inscrire ce qui donne poids » in Ces mots si clairsemés, éditions La tête à l’envers, 2019, pp. 72, 73.






    Sabine Péglion  Ces mots si clairsemés 2






    SABINE PÉGLION


    Sabine Péglion portrait
    Source




    ■ Sabine Péglion
    sur Terres de femmes


    Sabine Péglion | Jacques Bret, Australie, notes croisées (note de lecture de Cécile Oumhani)
    [La glace dans les verres] (extrait de Derrière la vitre)
    [L’eau s’écarte] (extrait de Faire un trou à la nuit)
    [Ombre noire] (extrait du Nid)
    Prendre le temps (extrait de Traversée nomade)
    Que sais-tu
    [Tu sais il n’est de lieu] (extrait d’Écrire à Yaoundé)
    → (dans l’anthologie poétique Terres de femmes)
    Malhabile



    ■ Voir aussi ▼

    → (sur le site des éditions La tête à l’envers)
    la fiche de l’éditeur sur Ces mots si clairsemés






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  • Antoine Emaz, Plaie, XV




    PLAIE, XV
    (extrait)






    guérir
    un mot bonbon presque
    une pastille de menthe bleue
    bocal en verre
    bouchon de liège
    en haut de l’armoire

    ce ne sont pas les mots qui aident
    pour dormir
    mais les images qui traînent tranquilles

    des mots de traîne lente
    vers le sommeil
    voilà ce qu’il faut mettre
    dans le bocal de tête

    se débrouiller
    de soi
    par soi

    autant commencer
    tout de suite

    réapprendre le simple
    le naturel

    c’est bizarre

    toucher une peau
    regarder dans les yeux
    sans peur

    on revient
    à la rame
    d’un pays seul





    Antoine Emaz, Plaie, Tarabuste éditeur, Collection DOUTE B.A.T., 2009, pp. 119, 120. Encres de Djamel Meskache.






    Antoine Emaz  Plaie






    ANTOINE EMAZ


    Emaz 2
    D.R. Ph. Dominique Houyet




    ■ Antoine Emaz
    sur Terres de femmes

    Cambouis
    Je travaille et je vois, après
    [Le faiseur]
    Un lieu, loin, ici (poème extrait de Personne)
    Poème des dunes
    Poème-lettre
    La poésie ?
    Soirs




    ■ Voir aussi ▼

    → (sur lemonde.fr)
    Plaie, d’Antoine Emaz : Emaz, la poésie à vif, par Didier Cahen






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  • Louise Dupré | [Comment écrire depuis le cœur qui souffre animal ?]




    [COMMENT ÉCRIRE DEPUIS LE CŒUR QUI SOUFFRE ANIMAL ?]


    Comment écrire depuis le cœur qui souffre animal ? Tu reviens à la rudesse des langues velues, tu voudrais parler chien ou chat, savoir ce qu’on ressent quand une femme ferme la cage qui nous conduira à notre éternité, tu voudrais savoir si, le dernier matin, la brise prend l’odeur des feuillages ou des cendres. Tu voudrais décomposer la détresse en nanosecondes, l’avaler, la fixer dans tes os, qu’elle accueille l’ombre du poème comme une deuxième chance, un tremblement apeuré en toi, une âme indigne dont tu apprendrais à t’approcher sans mépris. Tu pourrais alors écrire je, comme si ce pronom se creusait enfin, devenait caverne, pierre poreuse qu’il suffirait de caresser de la paume pour que surgisse de l’oubli la forme des fossiles.




    […]




    [TON TERRITOIRE S’EST CONSTRUIT MALGRÉ TOI]


    Ton territoire s’est construit malgré toi sur une plaie à ciel ouvert, il inquiète les jours et leurs ailes, les nuits et leurs ailes, c’est sans repos où tu habites, un guet permanent. Tu voudrais délivrer du mal tous les oiseaux, tu attaches des clochettes au cou des chats, et tu te promènes la tête dans la grisaille des nuages en rêvant que ton geste ridicule puisse empêcher la ville de sombrer. Tu ne sauveras que quelques passereaux, mais tu agis, tu oses agir avec l’espoir d’alléger un rien la détresse, puisque la détresse risque de t’emporter. Juste un geste, et ce mot tout droit sorti d’un autre siècle, charité, que tu récupères en cherchant une posture pour vivre adossée à l’abîme.




    [ADOSSÉE À L’ABÎME]


    Adossée à l’abîme, tu apprends à squatter un peu d’air pour ta survie, ça pénètre dans ton ventre avec la poussière du sol, ça te fait pierres au foie, pierres aux reins, tu apprends à parler minéral, comme si tu voulais apprivoiser les fossiles déposés en toi, reliques des morts trop morts pour renaître au printemps. Tu portes un temps qui n’a plus souvenir des semailles ni des herbes affolées par le vent, te voilà revenue aux balbutiements d’un monde sans leçons à donner, sans terres à défendre. Tu aurais beau posséder toute la science de ton siècle, connaître des centaines de langues, aucune ne pourrait te soulager. Tu es un deuil qui se casse sans cesse contre la faille des continents, une humiliation quotidienne. Tu es là, preuve parfaite que Dieu ne sait pas exister.




    Louise Dupré, La Main hantée [éditions du Noroît, Montréal, 2016], éditions Bruno Doucey, Collection Soleil noir, 2018, pp. 36, 70, 71.






    Louise Dupré  La Main hantée






    LOUISE DUPRÉ

    Louise Dupré NB2
    Source




    ■ Louise Dupré
    sur Terres de femmes

    Jusqu’à la fin (extrait)




    ■ Voir aussi ▼

    → (sur L’île, l’infocentre littéraire des écrivains québécois)
    une notice bio-bibliographique sur Louise Dupré
    → (sur le site des éditions Bruno Doucey)
    la fiche de l’éditeur sur La Main hantée





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  • Pierre Vinclair | Prises de vers avec Laurent Albarracin




    PRISES DE VERS AVEC LAURENT ALBARRACIN (74, 75)



    Tant va la cruche à l’eau qu’elle en prend les reflets,
    La teinte vineuse du début de la fin,
    La couleur usée de la mer, d’étain déteint,
    Qu’elle fait apercevoir sur ses flancs replets.

    Allant de la vase au vase et du vase au vague,
    Le poème, dans un aller-retour qui fore
    En ramant dans la mer, sans y pêcher d’amphore,
    Rapporte au moins une forme du fond qu’il drague.

    Si tu veux surfer sur la télé de la mer,
    Vas-y, je t’en prie, sois nouveau et méthodique,
    Prends la vague dedans les tubes cathodiques,

    Et fais gaffe dans le spot au publicitaire.
    Amusons-nous au sein des failles exiguës
    Et polissons nos vers pour qu’ils soient ambigus.

    L. A.







    En effeuillant un brin de thym sur mes lasagnes,
    je songe aux beaux tableaux des lettrés de jadis
    où la trace d’une encre de Chine, au lavis,
    en bambou nonchalant, pleure sur les montagnes.

    Ce n’est pas le bambou poussant dans les campagnes ;
    ni sur l’échafaudage en marge du parvis
    de Jing’An ; ni sur le marché, près des radis ;
    ni le d’aïkido, servant quand tu castagnes…

    Est-ce une chose, ce bambou ? Moins qu’une image,
    c’est un geste, trace épurée, l’Unique Trait
    de pinceau dont parle Citrouille-Amère (un sage

    chinois ancien) ; pas une chose ; un schème abstrait.
    Lasagnes sans objet, thym aveugle, poème
    fondant en bouche, on peut vous déguster quand même.

    P. V.





    Pierre Vinclair, « Prises de vers avec Laurent Albarracin », 74, 75 in Sans adresse, éditions Lurlure, 14000 Caen, 2018, pp. 86-87.






    Pierre Vinclair  Sans adresse






    PIERRE VINCLAIR


    Pierre-Vinclair
    Source




    ■ Pierre Vinclair
    sur Terres de femmes

    [nuages] (extrait de Barbares)




    ■ Voir aussi ▼

    L’atelier en ligne, le site officiel de Pierre Vinclair
    → (sur le site des éditions Lurlure)
    la fiche de l’éditeur sur Sans Adresse
    → (sur Diacritik)
    Le poème sans bords de Pierre Vinclair : Sans adresse (lecture de Mathieu Jung)





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  • Irène Gayraud | Magmatiques, 10




    MAGMATIQUES, 10



    Dans un recoin du lieu sont rassemblées les cendres volcaniques. On n’y entre que peu et pour entendre les grands récits d’un crachat de feu dense, d’un ciel opaque et interdit.

    Là, courbés au plus près d’un unique cristal, les hommes cherchent l’instant de l’envolée des cendres.

    D’isotope en isotope, ils atteignent la nuit rouge et grise des temps.



    Les cendres brûlantes se suspendent
    éreintent l’air poudroyé
    lui donnent
    la consistance d’un fruit cuit
    que j’avale en respirant.

    Sur ma tête levée s’amoncellent
    comme un lange chaud
    entre mes flancs entre mes lèvres
    les téphras ardents.





    Irène Gayraud, « Magmatiques », 10, in Téphra, éditions Al Manar, 2019, pp. 28-29. Gravures de Bouchaïb Maoual.






    Irène Gayraud  Téphra






    IRÈNE GAYRAUD


    Irene Gayraud
    Source




    ■ Irène Gayraud
    sur Terres de femmes

    Dans les spires (extrait de Voltes)
    Le Livre des incompris (lecture d’AP)




    ■ Voir aussi ▼


    → (sur le site des éditions Al Manar)
    la fiche de l’éditeur sur Téphra





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    » Retour Incipit de Terres de femmes


  • Valérie Canat de Chizy | [Poésie quand le vert…]




    [POESIE QUAND LE VERT…]



    poésie quand le vert
    déverse l’eau des arbres

    la poche à l’intérieur
    où baignent les tiges

    tête recourbée
    le coquelicot

    j’ai des pétales
    pour sentir

    le monde vibrer




    la grotte est tapissée
    de silhouettes et d’ombres

    femmes sauvages
    vêtues de peaux
    réunies autour du feu


    elles
    chantent et dansent

    la grotte résonne
    de leurs entrailles

    dans un récipient macèrent
    des fleurs des champs





    Valérie Canat de Chizy, Caché dévoilé, Jacques André éditeur, Collection poésie XXI n° 50, 2019, pp. 45-46.






    Valérie Canat de Chizy  caché dévoilé






    VALÉRIE CANAT DE CHIZY


    Valérie Canat de Chizy





    ■ Valérie Canat de Chizy
    sur Terres de femmes

    [Je me tiens à une rampe, pour ne pas tomber] (poèmes extraits de Je murmure au lilas (que j’aime))
    Je murmure au lilas (que j’aime)[lecture d’Isabelle Lévesque]
    [L’écriture s’étiole] (extrait de Pieuvre)
    [La clôture est autour] (poème extrait de Talisman)



    ■ Voir aussi ▼

    → (sur le site de Jacques André éditeur)
    la fiche de l’éditeur sur Caché dévoilé de Valérie Canat de Chizy
    le blog de Valérie Canat de Chizy





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  • Luigia Sorrentino | Hypérion, la chute




    IPERIONE, LA CADUTA



    nulla può crescere e nulla
    può così perdutamente dissolversi
    come l’uomo

    (F. HÖLDERLIN, Iperione)




    Coro 1


    tutto stava su di lei
    e lei sosteneva tutto quel peso
    e il peso erano i suoi figli
    creature che non erano ancora
    venute al mondo
    lei stava lì sotto e dentro

    questa pena l’attraversava ancora
    quando venne meno qualcosa

    le acque la accolsero

    e quando si avvicinò alla costa
    della piccola isola, tutti
    portava nel suo grembo




    Coro 2


    c’è una notte arcaica in ognuno di noi
    una notte dalla quale veniamo
    una notte piena di stupore
    quella perduta identità dei feriti
    si popola di volti,
    quell’abbraccio mortale

    in un tempo sospeso tra mente e cuore
    mai la notte fu così stellata

    gettati in mare ingoiarono acqua
    e pietre, e strisciarono sulla sabbia
    e furono in totale discordia
    ebbero passi pesanti
    e sparirono, sottoterra

    il cenno si dissolve
    da sé cade il fragile umano
    frutto effimero, del mortale




    Coro 3


    nella cintura d’acqua
    fluttuava immenso l’indistinto
    inattuato attaccava la nebbia
    melmosa, non era ancora luce ma
    notte continua, durava
    in quello spazio la non luce

    si volse la notte si volse
    bisognosa a noi che aprimmo
    lo sguardo alla forma sollevata

    solo questo gesto che vede
    qualcosa si schiarisce
    illumina e avvicina
    nell’istante posato
    negli occhi che egli chiude




    Coro 4


    si comportava da colosso
    come se dovesse stringersi
    inghiottito dal nero della pietra
    sul confine piantava bastoni inestirpabili

    ci sorpresero le lunghe impronte
    rifugio di mole e di potenza
    fissate
    lastre di pietra

    il volto nostro sovrastò la figura
    altissima,
    negli occhi si schiuse la forma inguainata
    con braccia e gambe saldate contro il corpo

    lo sguardo nostro entrò in quel suo essere
    infinitamente mortale




    Coro 5


    la luce si disperdeva,
    cadeva la massa corporea
    appoggiato alla densità della goccia
    egli era là nel suo confine
    il mutamento fu uno svanire
    arbitrario
    dal fondo del vento sprigionava
    trascinando fuori da sé
    qualcosa che lentamente appare

    così in esso
    ciò che ripetutamente arriva
    entra nel suo sguardo

    nel sollevarsi contro la nebulosa
    divenne la brezza distesa sull’acqua
    a lei si infranse perdutamente
    alla nettezza di lei che si apriva
    davanti a lei si lasciò cadere, infine
    Iperione




    Coro 6


    abbiamo perso tutto
    caduti in un eterno
    frammento
    la prima luce su noi
    infuocata ha bruciato tutto

    la prima creatura di umana
    bellezza è morta, ignota
    a se stessa
    i popoli appartengono alla città
    che li ama
    privi di questo amore ogni stato
    scheletrisce e annera
    la natura imperfetta non sopporta
    il dolore






    IL CONFINE



    Appariva gradualmente scendendo dai ripiani delle scale. Una parte di lei era visibilmente sommersa. La città nuova costruita sulla vecchia dentro l’acqua si rifrangeva, lasciando cadere su di sé l’immagine sfigurata dell’altra. La guardai morente e mutata… se ne andava, ma dove ? Quando mi voltai mi venne di fronte nel suo biancore una divinità decapitata. Dalla roccia il giovane indicava il confine delle’orizzonte terreno, il limite a cui pian piano approdavamo, gonfi di mare.








    HYPÉRION, LA CHUTE


    rien ne peut grandir,
    rien ne peut aussi irrémédiablement disparaître
    comme l’homme

    (F. HÖLDERLIN, Hypérion)




    Chœur 1


    tout reposait sur elle
    et c’est elle qui supportait tout ce poids
    et ce poids c’était ses enfants
    des créatures qui n’étaient pas encore
    venues au monde
    elle se tenait là dessous et dedans

    ce tourment la traversait encore
    quand quelque chose vint à s’évanouir

    les eaux l’accueillirent

    et lorsqu’elle s’approcha du rivage
    de la petite île, elle les portait
    tous dans son giron




    Chœur 2


    en chacun de nous demeure une nuit archaïque
    une nuit d’où nous venons
    une nuit pleine de stupeur
    cette identité perdue des blessés
    se peuple de visages,
    cette étreinte mortelle

    en un temps suspendu entre cœur et esprit
    jamais la nuit ne fut si étoilée

    jetés à la mer ils ingurgitèrent eau
    et pierres, et rampèrent sur la grève
    et furent en totale discorde
    leurs pas étaient lourds
    et ils disparurent, sous terre

    le signe se dissout
    tombe de lui-même le fruit humain
    fragile et éphémère, du mortel




    Chœur 3


    dans la ceinture d’eau
    l’indistinct flottait, immense
    inabouti il se fondait à la brume
    fangeuse, il ne faisait pas encore jour
    mais une nuit inachevée, se prolongeait
    dans cet espace la non-lumière

    se tourna la nuit se tourna
    besogneuse pour nous qui ouvrîmes
    les yeux sur la forme en suspens

    seul ce geste qui voit
    quelque chose se met à briller
    illumine et avoisine
    dans l’instant posé
    dans les yeux qu’il ferme




    Chœur 4


    il se comportait en colosse
    comme s’il eut dû se rapetisser
    englouti par le noir de la pierre
    sur le seuil il plantait des bâtons indéracinables

    nous surprirent les longues empreintes
    refuge de poids et de puissance
    fixées
    dalles de pierre

    la figure dépassa notre visage,
    très haute,
    dans nos yeux s’entrouvrit la forme engainée
    bras et jambes soudés au corps

    notre regard pénétra son être
    infiniment mortel




    Chœur 5


    la lumière se dispersait,
    chutait la masse corporelle
    appuyée à la densité de la goutte
    il se tenait là sur le seuil
    le changement fut un évanouissement
    arbitraire
    du fond du vent se dégageait
    traînant hors de lui
    quelque chose qui lentement apparut

    ainsi en lui
    ce qui ne cesse d’arriver
    entre dans son regard

    en se soulevant contre la nébuleuse
    il devint la brise étendue sur l’eau
    éperdu il se brisa contre elle
    contre la pureté de celle qui s’ouvrait
    devant elle il se laissa tomber, enfin
    Hypérion




    Chœur 6


    tombés dans un éternel
    fragment
    nous avons tout perdu
    la première lumière sur nous
    embrasée a tout brûlé

    la toute première créature à l’humaine
    beauté est morte, sans qu’elle le sût
    elle-même
    les peuples appartiennent à la ville
    qui les aime
    privé de cet amour chacun
    devient noir squelette
    la nature imparfaite ne supporte pas
    la douleur






    LA FRONTIÈRE



    Elle apparaissait descendant pas à pas les marches d’escaliers. Une partie d’elle était visiblement submergée. La ville nouvelle édifiée sur l’ancienne se réfléchissait dans l’eau, laissant tomber sur elle l’image déformée de l’autre. Je la regardai mourante et mouvante… elle s’en allait, mais où ? Quand je me retournai me fit face dans toute sa blancheur une divinité décapitée. Depuis son rocher le jeune homme pointait la ligne d’horizon de la terre, les confins auxquels nous abordions tout doucement, gonflés de mer.




    Luigia Sorrentino, Olympia, éditions Al Manar, 2019, pp. 60-72. Dessins de Giulia Napoleone. Traduit de l’italien par Angèle Paoli. Préface de Milo De Angelis. Postface de Mario Benedetti.






    Olympia





    LUIGIA SORRENTINO


    Luigia Sorrentino
    Source



    Originaire de Naples, Luigia Sorrentino est poète et journaliste. Son métier de journaliste la conduit à réaliser des interviews de personnalités aussi éminentes que les Prix Nobel Orhan Pamuk, Derek Walcott et Seamus Heaney. Productrice de programmes culturels radiophoniques, elle anime sur Rai Radio Uno l’émission Notti d’autore, « viaggio nella vita e nelle opere dei protagonisti del nostro tempo ».

    Poète, elle a publié plusieurs recueils de poésie : C’è un padre (Manni, Lecce, 2003) ; La cattedrale (Il ragazzo innocuo, Milano, 2008) ; L’asse del cuore (in Almanacco dello specchio, Mondadori, Milano, 2008) ; La nascita, solo la nascita (Manni, Lecce, 2009) ; Inizio e Fine, Cahiers de La Collana, Stampa, 2009 ; Varese, 2016 (trad. fr. par Joëlle Gardes, éditions Al Manar, 2018) ; Figure de l’eau | Figura d’acqua, éditions Al Manar, 2017 (traduit en français par Angèle Paoli), Olimpia (Interlinea edizioni, 2013) | Olympia, éditions Al Manar, 2019 (traduit en français par Angèle Paoli).

    En août 2013 a paru aux éditions Interlinea de Novare, le recueil poétique Olimpia (Olympia) préfacé par Milo De Angelis et postfacé par Mario Benedetti. Dans la préface de l’ouvrage, Milo De Angelis souligne l’importance de ce recueil qui touche à l’essentiel, « aborde en profondeur les grandes questions de l’origine et de la mort, de l’humain et du sacré, de notre rencontre avec les millénaires. » De la poète Luigia Sorrentino, il souligne le regard visionnaire : un « regard ample, prospectif, à vol d’aigle ». Mais aussi ses « immersions imprévues dans la flamme du vers ».

    Dans ce parcours initiatique qu’est le « livre orphique » Olympia — de la grotte de la naissance jusqu’à la pleine exposition de soi dans les forces telluriques —, le lecteur est confronté à une perte irrémédiable : celle de la condition humaine. Cette quête conduit à travers un hors-temps et un hors-espace à la recherche « d’époques de notre vie ». La rencontre se fait dans une Grèce — Olympie — démesurée qui, dans les pages du recueil, ressurgit « vivante, intérieure, palpitante ». D’autres rencontres ont aussi lieu : « avec les ombres des corps que nous avons aimés ; puis, parmi les ombres, […] avec nous-mêmes  ». Il importe alors « d’assumer [son] nouveau visage : celui du souffle, de la voix, du vent, des cigales, des rochers, des oliviers ».

    Ainsi, en dépit du fait que tout est désormais accompli, au milieu de notre existence dépouillée, « s’élève un cri d’éternité et d’amour ». Comme le souligne Milo De Angelis, « Olympia parvient à exprimer ce temps absolu, et le fait de manière admirable », avec une grande puissance architectonique mais aussi « avec les éclairs fulgurants de la vraie poésie. Un Temps absolu qui contient chaque temps. » Un recueil qui nous plonge de temps à autre dans diverses périodes de notre vie, comme si nous étions à la fois « des hommes de l’Antiquité et des adolescents, sûrs » de nous et tout à la fois « perdus », et que nous nous immergions « dans ce jour chargé d’attente et de révélation, sans cesse sur le seuil d’une découverte cruciale ».




    ■ Luigia Sorrentino
    sur Terres de femmes

    [tous les jours étaient tombés sur son visage] (extrait de Début et fin | Inizio e fine)



    ■ Voir | écouter aussi ▼

    → (sur le site des éditions Al Manar)
    la fiche de l’éditeur sur le recueil Olympia
    → (sur le site des éditions Interlinea)
    une page sur le recueil Olimpia
    → (sur Poesia, di Luigia Sorrentino)
    une recension (en italien) d’Olimpia par Alessio Alessandrini
    le blog Poesia de Luigia Sorrentino
    → (sur le blog Poesia de Luigia Sorrentino)
    Luigia Sorrentino lit un extrait du recueil Olimpia : “Giovane monte in mezzo all’ignoto” (+ une note de lecture de Diego Caiazzo)
    → (sur Sulla letteratura | On literature)
    un autre extrait d’Olimpia traduit en anglais par Alfred Corn
    → (sur PostPopuli)
    un entretien de Luigia Sorrentino avec Giovanni Agnoloni
    → (sur Poesia 2.0)
    une recension d’Olimpia par Chiara De Luca
    → (sur le blog du Corriera della sera)
    une recension d’Olimpia par Ottavio Rossani
    → (sur YouTube)
    a creatura perpetua (une vidéopoésie de Chiara De Luca sur un extrait d’Olimpia)





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    » Retour Incipit de Terres de femmes


  • Michel Bourçon | [quelque chose cesse]



    [QUELQUE CHOSE CESSE]




    quelque chose cesse à mesure
    que l’on voit le temps passer
    sur les eaux lentes du fleuve
    tandis que dans l’air
    et les couleurs mouvantes
    ondoient des animalcules



    de vagues pensées naissent
    à l’ombre des hautes herbes



    l’esprit au calme
    baigne dans les lumières
    et le pas suspendu du héron.






    Michel Bourçon, Visages vivant au fond de nous, 44, éditions Al Manar, Collection Poésie, 2019, page 53. Dessins de Jean-Gilles Badaire.






    Michel Bourçon  Visages vivant au fond de nous




    MICHEL BOURÇON


    Michel Bourçon
    Ph. ©Michel Durigneux
    Source





    ■ Michel Bourçon
    sur Terres de femmes

    [Dès le lever, le corps sent le vide autour] (extrait de Demeure de l’oubli)




    ■ Voir aussi ▼

    → (sur Terre à ciel)
    une page sur Michel Bourçon




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    » Retour Incipit de Terres de femmes


  • Pierre Dhainaut, Après

    par Sylvie Fabre G.

    Pierre Dhainaut, Après,
    éditions L’herbe qui tremble, 2019.
    Aquarelles de Caroline François-Rubino.



    Lecture de Sylvie Fabre G.




    FEUILLETS AUX VENTS DE LA VIE ET DE LA MORT




    Il est des lieux qui nous ramènent entier à notre condition humaine. L’hôpital en est un. Nous y voilà soudain comme dessaisis du monde, de toutes ses promesses et de tous ses divertissements, nus au cœur d’un réel que nous avons parfois tendance à occulter dans l’état de santé. Le dernier livre de Pierre Dhainaut, Après, paru ce printemps aux éditions L’herbe qui tremble, évoque ce moment où la vie bascule dans la douleur physique, la souffrance morale et un silence où s’affronte seul le risque de mourir.

    Après revient sur cette expérience récemment vécue par le poète, montre les traces ineffaçables qu’elle a laissées en lui, soulevant par là-même des interrogations taraudantes. Pour pouvoir à nouveau habiter la vie mais aussi le poème, l’auteur a dû tenter de saisir par la mémoire et dans les mots la substance de ces instants de lutte, d’angoisse et de perte, cerner ce qui a été ébranlé de son être dans la proximité extrême avec la mort pour pouvoir se reconnaître, mais transformé par l’épreuve, et continuer.

    Le livre est donc un cheminement construit en quatre parties, plus une postface et des ajouts qui en éclairent le contexte et les enjeux, vitaux. Il s’agit pour le poète de trouver un sens qui unifie la traversée, l’avant et l’après de cet événement.

    L’aquarelle de la première de couverture, réalisée par Caroline François-Rubino, dans sa sensibilité en trace et colore la résonance. L’écriture en vers — notes ou poèmes, hésite Pierre Dhainaut — semble relever d’un défi qui met en jeu l’ensemble des choix de l’homme et du poète. Sa volonté est de « revivre avec le langage l’épreuve » passée mais aussi d’accepter « la place qu’a occupée la poésie » durant cette longue période d’hospitalisation et de convalescence pour qu’« à nouveau elle soit possible ». Car, écrit-il : « Pourquoi accorder tant d’importance à la poésie si dans les circonstances les plus rudes elle n’offre aucune aide ou pire, si l’on ne songe pas à lui en réclamer une ? ». Répondre à ce questionnement est la condition pour lui de se garder vivant en recouvrant sa foi en l’acte d’écrire.

    « Voir de face » : le titre de la première partie souligne donc la nécessité de ne rien occulter de ce qui a été perçu, senti, pensé à l’heure du péril, en ces heures où

    « dès que

    l’on pénètre en ces chambres, on est seul,

    à la nuit ajoutant de la nuit ».

    Les sept poèmes initiaux en effet saisissent au présent les premières heures passées aux urgences avant l’opération du cœur que le narrateur a subie. Le sentiment aigu de l’enfermement est traduit par l’évocation des murs, les affres du froid et de la lumière artificielle, le « fatras » d’une pensée soumise aux « visions noires » et aux « lèvres scellées ». La dépossession de soi, le sentiment de la séparation qui l‘accompagne, sont aussi symbolisés par le dépouillement du corps malade de tout objet personnel, vêtements et alliance. Pierre Dhainaut arrive à cerner tout ce qui fait l’effroi de ce type d’expérience d’une façon saisissante. Ainsi l’évocation de la descente sur un chariot au bloc opératoire s’apparente-t-elle à une descente aux Enfers :

    « il fait froid

    de plus en plus, de plus en plus bas

    on descend, des couloirs se succèdent… ».

    La deuxième aquarelle de Caroline François-Rubino, masse de gris foncé trouée fugitivement de blanc, renvoie autant au poids d’angoisse qu’à l’éclaircie produite par une parole humaine avant l’anesthésie. Le sommeil prolonge le sentiment de l’inconnu devant soi, éprouvé à l’entrée dans la salle d’opération, un après de « généreuse ignorance ». Lié à l’image de la neige « brillante, fondante » sous un regard d’enfant, il suggère pour le poète une remontée vers la source qui ramène à une lumière où fin et commencement se confondent.

    Les quatorze poèmes suivants, qui forment la seconde et la troisième partie, sont une retombée dans la dure réalité post-opératoire. Intitulées « Cela (I) » et « Cela (II) », elles décrivent cet entre-deux où la conscience revient en un difficile réveil. La salle de réanimation est un hors-lieu où les repères habituels d’espace et de temps deviennent opaques de par l’absence d’ouverture, une durée vague et l’état même du malade, proie du mal-être et de la douleur. En quête des contours de son corps et de sa propre identité, l’homme redevient cet être dépendant qu’il a été à la naissance, et la présence à son poignet du bracelet qui l’identifie, en témoigne. À travers les sensations tactiles et auditives qu’il ressent, — « spasme », « frôlement » sur la peau, « bribes » de bruits, voix lointaines —, le narrateur tente désespérément de se réapproprier un nom et une place :

    « Qui es-tu ? non,

    mieux vaut que tu demandes

    où tu te trouves… ».

    Se savoir soi-même exister, nous montre Pierre Dhainaut, ne se fait que dans le lien et par le langage. L’injonction qu’il s’adresse,

    « réponds-lui,

    son visage

    te rendra un visage »,

    clôt symboliquement cette partie comme un déjà premier retour à la vie.

    La troisième aquarelle, la peintre l’a donc voulue aérée et ses couleurs gris-bleu, plus claires, entérinent cette avancée. Les sept poèmes de « Cela (II) » qui suivent, insistent davantage sur les manifestations d’une souffrance, marqueurs d’une lucidité retrouvée : sur fond de soins, les insomnies, les plaintes, les « larmes » sont autant d’« appels au secours » car, nous dit le poète, « toutes les douleurs // sont d’enfants » et demandent consolation et présence. Les rêves revenus d’éléments naturels comme l’arbre, le vent, la neige, « cendre allégée », se déclinent certes encore au conditionnel mais sont signes d’une renaissance comme le bel arbre de la dernière aquarelle de Caroline François-Rubino dont le tronc bleuté s’élance vers le ciel pour la frondaison.

    « Dire ensemble » — titre éloquent de la quatrième partie du livre — s’ouvre d’ailleurs sur l’évocation de « roses trémières », fleurs de la convalescence du corps mais aussi de la langue. Pendant l’épreuve, la « promesse d’une source // impérissable, les mots n’ont pas su la tenir » certes, mais le poète peu à peu se rend compte que celle-ci n’en demeurait pas moins là, souterraine. Il en reconnaît maintenant le manque car « la passion de dire » se confond avec la passion de vivre et ne peut se perdre. Il ouvre donc à nouveau la porte des mots restée jusqu’alors close et fait revenir ce qui, derrière, même « au plus noir des phrases », continue à remuer : les couleurs heureuses des adjectifs, les noms communs de la transfiguration, tels « âme » ou « larme », et cette parole qui prend en charge « les pertes, les résurgences et les augures ». Le poème, « gardien de la route silencieuse » dont parle Isabelle Lévesque citée en exergue de la postface, est promesse qui ne nie pas les contraires d’ombre et de lumière. Il englobe « la haie vive et le mur de briques », les « belles heures » et le vent mauvais, comme la vie englobe la mort. À nous d’entrer avec lui dans la circulation des souffles.

    Avec Après, Pierre Dhainaut nous offre un livre d’une grande humanité car il nous ramène à l’essentiel : chacun fait l’expérience, tôt ou tard, de la maladie, de la douleur, de la mort. Lorsque le corps souffre trop, la vie entière vacille, tous les visages et les mots du bonheur s’enfuient. Si l’épreuve s’éloigne pour un moment (car nous savons qu’elle reviendra), alors nous pouvons en sortir grandis, malgré notre désarroi de mortels, en sachant mieux nos fragilités et nos espérances. Il y a dans ce livre de grandes ténèbres, l’intense clarté d’une résurrection, une vie renouvelée qui n’ignore rien de l’amour, de la poésie et de la mort.


    Sylvie Fabre G.
    D.R. Texte Sylvie Fabre G.
    pour Terres de femmes







    Pierre Dhainaut  Après




    PIERRE DHAINAUT




    Pierre dhainaut profil 3






    ■ Pierre Dhainaut
    sur Terres de femmes

    Après (lecture d’Isabelle Lévesque)
    Voir de face (poème extrait d’Après)
    Ici (lecture d’Isabelle Lévesque)
    [Que respirent avant tout les mots] (poème extrait d’Ici)
    [Ce qu’est devenue la couleur] (poème extrait de Progrès d’une éclaircie)
    [Dès le seuil remercie] (poème extrait de Voix entre voix)
    Horizons, fontanelles… (poème extrait de Vocation de l’esquisse)
    [Nous étions seuls, de trop, dans nos miroirs] (poème extrait de De jour comme de nuit)
    [Ne nous en prenons pas à l’invisible] (poème extrait d’État présent du peut-être)
    [Sortir sous l’averse] (poème extrait d’Et même le versant nord)
    [Orage, tempête, séisme] (poème extrait de La Nuit, la nuit entière)
    [Où que tu ailles] (poème extrait de Rudiments de lumière)
    Passerelles
    Printemps dédié (poème extrait de L’Autre Nom du vent)
    Progrès d’une éclaircie suivi de Largesses de l’air (lecture d’Isabelle Lévesque)
    [Soudain la tête se redresse] (autre poème extrait de La Nuit, la nuit entière)
    Pour voix et flûte (lecture de Sabine Dewulf)
    D’abord et toujours, 4 (poème extrait de Pour voix et flûte)
    Rituel d’adoration (poème extrait de Transferts de souffles)
    Vocation de l’esquisse (lecture d’Isabelle Lévesque)
    Voix entre voix (lecture d’Isabelle Lévesque)
    Pierre Dhainaut | Caroline François-Rubino, Paysage de genèse, 10
    Pierre Dhainaut | Caroline François-Rubino | [Laissons les mots sourdre d’eux-mêmes] (autre extrait de Paysage de genèse)
    Pierre Dhainaut | Isabelle Lévesque, La Grande Année (lecture d’AP)
    Pierre Dhainaut | Isabelle Lévesque | L’origine de l’écriture | [Si léger… tu cours] (extraits de La Grande Année)




    ■ Voir aussi ▼

    → (sur Terre à ciel)
    Sept questions d’Isabelle Lévesque à Pierre Dhainaut
    → (sur Ce qui reste)
    Pierre Dhainaut | Isabelle Lévesque, Portraits de l’air




    ■ Autres lectures de Sylvie Fabre G.
    sur Terres de femmes

    Caroline Boidé, Les Impurs
    Jean-Pierre Chambon, Le Petit Livre amer
    Jean-Pierre Chambon, Tout venant
    Patricia Cottron-Daubigné, Visage roman
    Ludovic Degroote, Un petit viol, Un autre petit viol
    Alain Freixe, Vers les riveraines
    Luce Guilbaud, Demain l’instant du large
    Emmanuel Merle, Ici en exil
    Emmanuel Merle & Thierry Renard, La Chance d’un autre jour, Conversation
    Angèle Paoli, Lauzes
    Pierre Péju, Enfance obscure
    Pierre Péju, L’État du ciel
    Pierre Péju, L’Œil de la nuit
    Didier Pobel, Un beau soir l’avenir
    Erwann Rougé, Passerelle, Carnet de mer
    Fabio Scotto, La Peau de l’eau
    Roselyne Sibille, Entre les braises
    Une terre commune, deux voyages (Tourbe d’Emmanuel Merle et La Pierre à 3 visages de François Rannou)





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