Terres de Femmes

Étiquette : Antonella Anedda


  • Antonella Anedda | mars, nuit

    «  Poésie d’un jour  »



    Incido_lettere_immense_lungo_le_par
    Ph., G.AdC





    marzo, notte


    « Nel solco di meli duri che scava la settimana di marzo
    con lo sguardo al muro di cucina
    dove ho inchiodato un verso mai finito che leggo e leggo
    trascinandomi acqua sulle dita.
    Nell’alba spezzata dalla sete, quando corro sul pavimento
    e nell’oscurità non riconosco le stanze, ma incido
    – con la stessa mano che forse mi sbarrerà l’orecchio nel
    dolore – lettere immense lungo le pareti. »


    Antonella Anedda, Notturni, in Notti di pace occidentale, Donzelli Poesia, Donzelli Editore, 1999, p. 51.




    mars, nuit



    « Dans le sillon de pommiers durs que creuse la semaine de mars
    le regard rivé au mur de la cuisine
    où j’ai cloué un vers jamais fini que je lis et relis
    en traînant derrière moi mes doigts mouillés.
    Dans l’aube brisée par la soif, quand je cours sur le carrelage
    et dans l’obscurité je ne reconnais pas les pièces, mais je trace
    – de cette main qui peut-être me bouchera l’oreille dans la douleur –
    d’immenses lettres tout au long des murs. »


    Traduction inédite de Angèle Paoli. Avec mes remerciements à Philippe Di Meo pour son aimable relecture et ses conseils. *


    * Les Notturni ne sont pas présents dans Nuits de paix occidentale, L’Escampette Editions Poésie, 2008. Traduit de l’italien par Jean-Baptiste Para.





    NUITS DE PAIX OCCIDENTALE


        « La force d’un livre comme Nuits de paix occidentale semble tenir à une tension toujours renouvelée entre un souci de réserve pudique, de loyale retenue, où le chant révèle sa part d’ombre et de silence, et un élan profond, une ardeur immédiate dans le don de soi, dans l’incandescente offrande de parole. Si les poèmes d’Antonella Anedda font penser à un tissu sans couture, mais brûlé ou lacéré par endroits, c’est qu’ils font place à la fois à la scène de l’intime et à la scène de l’Histoire, à l’élégie et à la tragédie, à la force nue de l’amour et aux forces armées de la violence. Leur modulation, idéalement continue et pérenne, n’en est pas moins soumise à d’implacables déchirures par la contingence ou les terribles lois de nécessité. »


    Jean-Baptiste Para, « Basse Lumière », avant-propos de Nuits de paix occidentale, L’Escampette Editions Poésie, 2008, page 5.





    ANTONELLA ANEDDA

    Antonella_anedda



    ■ Antonella Anedda
    sur Terres de femmes

    Avant l’heure du dîner (extrait de Residenze invernali, suivi d’une bio-bibliographie de l’auteur)
    février, nuit
    mai, nuit
    octobre, nuit
    novembre, nuit
    13 décembre **** | Fête de sainte Lucie (décembre, nuit)
    Archipel
    Le dit de l’abandon
    Per un nuovo inverno
    Ritagliare
    S
    Salva con nome
    11 septembre 2001
    10 février 2013 | Antonella Anedda, Senza nome. Sartiglia (extrait de Salva con nome)
    → (dans la Galerie « Visages de femmes »)
    le portrait d’Antonella Anedda (+ deux poèmes extraits de Nomi distanti et de Notti di pace occidentale)




    ■ Voir | écouter aussi ▼

    → les pages que le site
    Italian Poetry a consacrées à Antonella Anedda
    → (sur Lyrikline)
    plusieurs poèmes extraits de Residenze invernali, de Notti di pace occidentale et de Salva con nome, dits par Antonella Anedda
    → (sur le site de la Bibliothèque municipale de Lyon)
    conférence autour d’Antonella Anedda, Entre racine et lame, organisée dans le cadre du Printemps des poètes 2010, animée par Angèle Paoli et Marc Porcu
    → (sur Niederngasse 16, janvier-mars 2006) un entretien (en italien) avec Antonella Anedda





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  • Antonella Anedda | février, nuit

    «  Poésie d’un jour  »



    Chaque_parole_une_pine_1
    Ph., G.AdC







    febbraio, notte



    Non come spine, ma davvero spine, una per ogni dito
    ogni parola una spina, nel mese più breve dell’anno
    un intero roveto premuto sul bianco della pagina.

    Non il regale dolore del pensiero ma un castigo basso e crudo: dieci spine di cardo, dieci brevi losanghe infiammate nelle mani, l’inutile sfida dei ragazzi che al mare portano la scheggia di riccio dentro il piede, la carne trascinata con la sua punta di fuoco nero nel freddo delle alghe.


    Antonella Anedda, Notturni, in Notti di pace occidentale, Donzelli Poesia, Donzelli Editore, 1999, page 50.






    février, nuit




    Non comme des épines, mais vraiment des épines, une pour chaque doigt
    chaque parole une épine, au long du mois le plus court de l’année
    une ronceraie entière pressée sur le blanc de la page.

    Non pas la douleur régalienne de la pensée mais un châtiment bas et cruel : dix épines de chardon, dix brefs losanges enflammés transperçant les mains, l’inutile défi des enfants qui à la mer ont un piquant d’oursin dans le pied, la chair traînée avec sa pointe de feu noir dans le froid des algues.


    Traduction inédite d’Angèle Paoli. Avec mes remerciements à Philippe Di Meo pour son aimable relecture et ses conseils.


    ____________________
    * Les Notturni ne sont pas présents dans l’édition française de Nuits de paix occidentale, L’Escampette Editions Poésie, 2008. Traduit de l’italien par Jean-Baptiste Para.






    NUITS DE PAIX OCCIDENTALE



        La force d’un livre comme Nuits de paix occidentale semble tenir à une tension toujours renouvelée entre un souci de réserve pudique, de loyale retenue, où le chant révèle sa part d’ombre et de silence, et un élan profond, une ardeur immédiate dans le don de soi, dans l’incandescente offrande de parole. Si les poèmes d’Antonella Anedda font penser à un tissu sans couture, mais brûlé ou lacéré par endroits, c’est qu’ils font place à la fois à la scène de l’intime et à la scène de l’Histoire, à l’élégie et à la tragédie, à la force nue de l’amour et aux forces armées de la violence. Leur modulation, idéalement continue et pérenne, n’en est pas moins soumise à d’implacables déchirures par la contingence ou les terribles lois de nécessité.


    Jean-Baptiste Para, « Basse Lumière », avant-propos de Nuits de paix occidentale, L’Escampette Editions Poésie, 2008, page 5.





    ANTONELLA ANEDDA


    Antonella_anedda
    Source



    ■ Antonella Anedda
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    mai, nuit
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    novembre, nuit
    13 décembre **** | Fête de sainte Lucie (décembre, nuit)
    Archipel
    Avant l’heure du dîner (+ notice bio-bibliographique)
    Le dit de l’abandon
    Frontières (extrait d’Historiae)
    Per un nuovo inverno
    Ritagliare
    S
    11 septembre 2001
    10 février 2013 | Antonella Anedda, Senza nome. Sartiglia (extrait de Salva con nome)
    → (dans l’anthologie poétique Terres de femmes)
    Salva con nome
    → (dans la Galerie « Visages de femmes ») le portrait d’
    Antonella Anedda (+ deux poèmes extraits de Nomi distanti et de Notti di pace occidentale)



    ■ Voir aussi ▼

    → les pages que le site Italian Poetry a consacrées à
    Antonella Anedda
    → (sur Poetry International Web) un dossier
    Antonella Anedda
    → (sur Niederngasse 16, janvier-mars 2006) un entretien (en italien) avec Antonella Anedda
    → (sur Her circle ezine)
    Antonella Anedda: Encounters with Silence, the Page, and the World (7 mars 2008)
    → (sur La dimora del tempo sospeso) de longs extraits (en italien) des différents recueils d’
    Antonella Anedda
    → (sur books.google.com) d’autres larges extraits de
    Notti di pace occidentale
    → (sur Progetto Babele) une interview (en italien) d’
    Antonella Anedda par Pietro Pancamo



    ■ Voir | écouter ▼

    → (sur le site de la Bibliothèque municipale de Lyon)
    conférence autour d’Antonella Anedda, Entre racine et lame, organisée dans le cadre du Printemps des poètes 2010, animée par Angèle Paoli et Marc Porcu
    → (sur Lyrikline)
    plusieurs poèmes extraits de Residenze invernali, de Notti di pace occidentale et de Salva con nome, dits par Antonella Anedda







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  • 13 décembre **** | Fête de sainte Lucie

    Éphéméride culturelle à rebours




    Santa Lucia
    Image, G.AdC






    dicembre, notte


    « Domani tredici dicembre, santa Lucia. Salgo gli scalini della chiesa con la stessa fatica che guida i passi dei ciechi verso la statua incoronata di fuochi, avanzo senza preghiera sapendo che la luce si sta levando altrove là dove sfolgora per me un linguaggio insormontabile. Ma pago la mia candela e ruoto intorno all’altare, priva – questa è la lezione – della fiamma accesa a pochi passi da un’anonima mano di sagrestia.

    Ricorda questa sera, la sua realtà meno splendente
    l’altare povero, i pochi fedeli, la messa già finita da ore.
    Attraversa lo spazio e il vortice d’erba delle camere ardenti
    pensa la fronte – pesante con un testa di bestia
    scagliata sul crinale delle mani e il filo trasparente
    che nella morte unisce sul marmo le caviglie.
    Per te, che il mio amore ha mancato mitemente
    – con orrore.

    Aspetta che scenda la temuta notte, che scompaia
    la luce dal crepuscolo, e ruoti
    la terra sul suo asse.
    Questa è la verità di questa sera incerta
    sei cespugli di acacie e sulle case
    questa è la sua misura – un acro di deserto.

    Sopporta i tuoi pensieri dentro il buio
    che avanzino in fitte di memoria.
    Puoi schierarli fino a crinali di spavento
    fissarli fino a crinali di spavento
    fissarli vacillare quando la pianura si oscura
    attenderne il ritorno ora che il cane tace
    e la mente si spegne
    per un attimo forma senza male
    anima del geranio
    teso sulla ringhiera. »


    Antonella Anedda, Notturni, in Notti di pace occidentale, Donzelli Poesia, Donzelli editore, Roma, 1999, pp. 60-61.





    décembre, nuit


    « Demain treize décembre, Sainte-Lucie. Je grimpe les marches de l’église avec la même peine que celle qui guide le pas des aveugles vers la statue couronnée de feux, j’avance sans prière sachant que la lumière se lève ailleurs là où fulgure pour moi un langage insurmontable. Je paie cependant mon cierge et tourne autour de l’autel, privée – telle est la leçon – de la flamme allumée à quelques pas par une anonyme main de sacristie.

    Souviens-toi de ce soir, sa réalité moins reluisante
    l’autel pauvre, les fidèles peu nombreux, la messe déjà finie depuis des heures.
    Traverse l’espace et le tourbillon d’herbe des chambres ardentes
    imagine la face – lourde comme une tête de bête
    dressée au sommet des mains et le fil transparent
    qui dans la mort unit sur le marbre les chevilles.
    Pour toi, que mon amour a tristement manqué
    – avec horreur.

    Attends que tombe l’effrayante nuit, que disparaisse
    la lumière du crépuscule, et que la terre
    tourne sur son axe.
    Telle est la vérité de ce soir incertain
    sur les buissons d’acacias et sur les maisons
    telle est sa mesure – une acre de désert.

    Supporte tes pensées dans le noir
    qu’elles avancent en foule de mémoire.
    Tu peux les mettre en file jusqu’aux sommets de l’effroi
    les fixer vacillantes quand la plaine s’obscurcit
    en attendre le retour maintenant que le chien se tait
    et que l’esprit s’éteint
    durant un instant forme sans mal
    âme du géranium
    tendu sur la balustrade. »


    Antonella Anedda, Nocturnes in Notti di pace occidentale, Ecritures de femmes, Les Cahiers de poésie-rencontre, n° 49-50, mai 2002, pp. 23-24. Traduction de Marc Porcu.






    SAINTE LUCIE


        Riche et belle jeune fille de Syracuse, Lucie, convertie au christianisme, est trahie par son fiancé qui la dénonce au consul. D’abord condamnée à être menée au lupanar, la jeune fille est préservée dans sa vertu par le refus obstiné des bœufs de l’y conduire. Exacerbée par ce prodige, la haine de ses bourreaux ne connaît plus de limites. Non satisfaits de l’asperger d’huile bouillante, ils lui arrachent les dents et les seins. Elle est alors mise sur le bûcher dont les flammes l’épargnent. Elle meurt décapitée en 304 sous l’empereur Dioclétien. Selon une autre légende (rapportée par Fernand Ettori dans Anthologie des expressions corses, Rivages, 1984), la sainte Syracusaine se serait elle-même arraché les yeux pour ne point désobéir à son voeu de chasteté et la Sainte Vierge lui aurait alors restitué des yeux encore plus beaux et plus brillants.

        Particulièrement vénérée en Corse, dont de nombreux villages portent le nom, Santa Lucia est une sainte réputée pour guérir les maladies des yeux. Nombreuses sont les fontaines qui lui sont consacrées dans l’île. Et les pèlerins profitent du jour de sa fête pour aller puiser l’« acqua di Santa Lucia », aux vertus curatives pour les yeux malades.

        Le 13 décembre, jour où tombait le solstice d’hiver selon le calendrier julien (le jour le plus court de l’année), rappelle « la menace des ténèbres et la nécessité de la protection divine pour garantir le don précieux de la lumière ».

        Aujourd’hui encore, l’on retrouve dans la langue corse de nombreuses expressions, proverbes ou dictons où ces yeux tiennent une place importante : « Chì santa Lucia ti mantenga a vista ! » (Que sainte Lucie te garde la vue !) ou « Si santa Lucia li manteni a vista » (Il ira loin si sainte Lucie lui garde la vue). Le continent n’est d’ailleurs pas épargné dans la mémoire collective corse. Ainsi dit-on, à propos d’une personne qui louche : « Ha un ochju chi guarda in Francia ! » (Elle a un œil qui regarde en France !).

        Une des plus célèbres représentations picturales du martyre de la sainte est celle du peintre Caravage (Michelangelo Merisi) : le tableau intitulé Seppellimento di santa Lucia (L’Enterrement de sainte Lucie), 1608-1609, anciennement exposé dans l’église Santa Lucia al Sepolcro de Syracuse, a été installé dans l’église Santa Lucia alla Badia, dans l’île d’Ortygia.

        Ont aussi été conservées plusieurs toiles de Sainte Lucie peintes par Francisco de Zurbarán (voir la note de lecture que j’ai consacrée à Lucie de Syracuse de Marie Ferranti).


    Angèle Paoli
    D.R. Texte angèlepaoli




    ANTONELLA ANEDDA


    Anedda
    Source




    ■ Antonella Anedda
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    → (dans l’anthologie poétique Terres de femmes)
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    Antonella Anedda (+ deux poèmes extraits de Nomi distanti et de Notti di pace occidentale)




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    les pages que le site Poetry International a consacrées à Antonella Anedda
    → (sur La dimora del tempo sospeso)
    de longs extraits (en italien) des différents recueils d’Antonella Anedda
    → (sur books.google.com)
    d’autres larges extraits de Notti di pace occidentale
    → (sur Progetto Babele)
    une interview (en italien) d’Antonella Anedda par Pietro Pancamo




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    plusieurs poèmes extraits de Residenze invernali, de Notti di pace occidentale et de Salva con nome, dits par Antonella Anedda





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  • Antonella Anedda | octobre, nuit

    «  Poésie d’un jour »



    La_parole_trangle_dans_le_noir_1
    Ph., G.AdC





    OTTOBRE, NOTTE


        « Accetta questo silenzio: la parola stretta nel buio della gola come una bestia irrigidita, come il cinghiale imbalsamato che nei temporali di ottobre scintillava in cantina. Livido e intrecciato di paglia, il cuore secco, senza fumo, eppure contro il fulmine che inchiodava la porta, ogni volta nel punto esatto in cui era iniziata la morte: l’inutile indietreggiare, il corpo ardente, il calcio del cacciatore sul suo fianco.

    Chiudi gli occhi. Pensa: lepre, e volpe e lupo, chiama le bestie che cacciate corrono sulla terra rasa e sono nella fionda del morire o dell’addormentarsi sfinite nella tana dove solo chi è inseguito conosce davvero la notte, davvero il respiro. »


    Antonella Anedda, Notturni in Notti di pace occidentale, Donzelli Poesia, Donzelli editore, Roma, 1999, p. 58.






    OCTOBRE, NUIT


        « Accepte ce silence : la parole étranglée dans le noir de la gorge comme une bête engourdie, comme le sanglier empaillé qui durant les orages d’octobre étincelait dans le cellier. Livide et tressé de paille, le cœur sec, sans fumée, et pourtant face à la foudre qui clouait la porte, chaque fois à l’endroit exact où la mort avait commencé : l’inutilité de reculer, le corps ardent, la crosse du chasseur sur son flanc.

    Ferme les yeux. Pense : lièvre, et renard et loup, appelle les bêtes qui pourchassées courent sur la terre rase et sont à un jet de fronde de mourir et de s’endormir épuisées dans la tanière où seul celui qui est poursuivi connaît vraiment la nuit, vraiment le souffle. »


    Antonella Anedda, Notti di pace occidentale in Les cahiers de poésie-rencontres, Écritures de femmes, N° 49-50, 2002, p. 22*.


    * Les Notturni ne sont pas présents dans Nuits de paix occidentale, L’Escampette Editions Poésie, 2008.






    NUITS DE PAIX OCCIDENTALE


        « La force d’un livre comme Nuits de paix occidentale semble tenir à une tension toujours renouvelée entre un souci de réserve pudique, de loyale retenue, où le chant révèle sa part d’ombre et de silence, et un élan profond, une ardeur immédiate dans le don de soi, dans l’incandescente offrande de parole. Si les poèmes d’Antonella Anedda font penser à un tissu sans couture, mais brûlé ou lacéré par endroits, c’est qu’ils font place à la fois à la scène de l’intime et à la scène de l’Histoire, à l’élégie et à la tragédie, à la force nue de l’amour et aux forces armées de la violence. Leur modulation, idéalement continue et pérenne, n’en est pas moins soumise à d’implacables déchirures par la contingence ou les terribles lois de nécessité. »


    Jean Baptiste Para, « Basse Lumière », avant-propos de Nuits de paix occidentale, L’Escampette Editions Poésie, 2008, page 5.






    ANTONELLA ANEDDA


    Antonella_anedda
    Source



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    Salva con nome
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    Antonella Anedda
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    → (sur Her circle ezine)
    Antonella Anedda: Encounters with Silence, the Page, and the World (7 mars 2008)
    → (sur La dimora del tempo sospeso) de longs extraits (en italien) des différents recueils d’
    Antonella Anedda
    → (sur books.google.com) d’autres larges extraits de
    Notti di pace occidentale
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    Antonella Anedda par Pietro Pancamo



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  • Antonella Anedda | mai, nuit

    «  Poésie d’un jour »



    Ici_dans_la_pice_la_lumire_comme_fini_pa
    Ph., G.AdC







    MAGGIO, NOTTE

    a mia madre e mio padre


    « Vento di maggio da Bonifacio a Corte, maestrale dalle Bocche a ritroso fino a Santa Teresa e a sud del sud fino al Campidano. Arcipelaghi a stella e furore di bellezza senza dei. Le mucche sfilano per la festa di Sant’Efisio con le corna circondate di fiori, avanzano con il mare luce-bianca sul dorso. Laggiù ― l’orizzonte. Qui ― nella stanza ― muore il cane più amato con il muso socchiuso alla luce quasi finito da una mano invisibile. »


    Antonella Anedda, Notturni, in Notti di pace occidentale, Donzelli Poesia, Donzelli editore, Roma, 1999, p. 53.





    MAI, NUIT

    À ma mère et mon père


    « Vent de mai de Bonifacio à Corte, mistral depuis les Bouches à rebours jusqu’à Santa Teresa et au sud du sud jusqu’au Campidano. Archipels en étoile et fureur de beauté sans dieux. Les vaches défilent pour la fête de Sant’Efisio, avec les cornes entourées de fleurs, elles avancent avec la mer lumière-blanche sur le dos.
    Là-bas ― l’horizon. Ici ― dans la pièce ― meurt le chien le plus aimé, avec le museau entrouvert à la lumière comme fini par une main invisible. »


    Antonella Anedda, Nuits de paix occidentale in Les Cahiers de poésie-rencontres, Écritures de femmes, n° 49-50, Lyon, mai 2002, page 19*.


    * Les Notturni ne sont pas présents dans Nuits de paix occidentale, L’Escampette Editions Poésie, 2008.





    NUITS DE PAIX OCCIDENTALE


        « La force d’un livre comme Nuits de paix occidentale semble tenir à une tension toujours renouvelée entre un souci de réserve pudique, de loyale retenue, où le chant révèle sa part d’ombre et de silence, et un élan profond, une ardeur immédiate dans le don de soi, dans l’incandescente offrande de parole. Si les poèmes d’Antonella Anedda font penser à un tissu sans couture, mais brûlé ou lacéré par endroits, c’est qu’ils font place à la fois à la scène de l’intime et à la scène de l’Histoire, à l’élégie et à la tragédie, à la force nue de l’amour et aux forces armées de la violence. Leur modulation, idéalement continue et pérenne, n’en est pas moins soumise à d’implacables déchirures par la contingence ou les terribles lois de nécessité. »


    Jean Baptiste Para, « Basse Lumière », avant-propos de Nuits de paix occidentale, L’Escampette Editions Poésie, 2008, page 5.






    ANTONELLA ANEDDA


    Antonella_anedda
    Source



    Pour entendre Antonella Anedda dire le poème ci-dessus :

    soit se reporter au site berlinois lyrikline
    soit se reporter au site italien radio.rai.it/radio3 (Fahrenheit – La poesia del giorno) ou cliquer ICI.



    ■ Antonella Anedda
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    Antonella Anedda (+ deux poèmes extraits de Nomi distanti et de Notti di pace occidentale)



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    → (sur Her circle ezine)
    Antonella Anedda: Encounters with Silence, the Page, and the World (7 mars 2008)
    → (sur La dimora del tempo sospeso) de longs extraits (en italien) des différents recueils d’
    Antonella Anedda
    → (sur books.google.com) d’autres larges extraits de
    Notti di pace occidentale
    → (sur Progetto Babele) une interview (en italien) d’
    Antonella Anedda par Pietro Pancamo



    ■ Voir | écouter ▼

    → (sur Lyrikline)
    plusieurs poèmes extraits de Residenze invernali, de Notti di pace occidentale et de Salva con nome, dits par Antonella Anedda





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  • Antonella Anedda | S

    «  Poésie d’un jour »



    Lettre_s






    E’ la lettera del silenzio e dei serpenti, del loro sangue secco al sole, della serenità sapiente, del sussurro con cui si chiede di tacere. Le labbra sporgono, la lingua resta oltre la ghiera dei denti.


    Scrivere una poesia : respirare
    l’aria tra la notte e il giorno
    e insieme a loro tra gli alberi
    quasi venisse sulla punta di ogni foglia
    un tintinnio di brina un tepore di bava
    l’inizio confuso di una frase
    che strisciando mi scaccia
    depone oggetti, basse note
    tremando leggermente
    fa del mio guscio un cielo.


    Antonella Anedda, Il catalogo della gioia, Donzelli Poesia, Donzelli editore, Roma, 2003, pp. 15-17.






    Lettre du silence et des serpents, de leur sang séché au soleil, de la sérénité savante, de celui qui susurre pour demander qu’on se taise. Les lèvres en avant et la langue reste en deçà du collier des dents.


    Secréter le poème : respirer
    l’air entre la nuit et le jour
    et avec eux entre les arbres
    comme si s’avançait sur la pointe de chaque feuille
    un tintement de givre une tiédeur de bave
    le début confus d’une phrase
    qui se glissant me chasse
    dépose les objets, note basse
    au tremblement léger
    qui fait un ciel de ma cosse.


    Antonella Anedda, Il catalogo della gioia, Po&sie, 1975-2004, numéro 110, « Trente ans de poésie italienne », II, Éditions Belin, page 401. Traduction de Martin Rueff.



    Note : La première section du recueil Il catalogo della gioia porte le titre éponyme du recueil. Cette section est suivie de cinq premières sous-sections dont les lettres forment le mot I.S.O.L.A. (île).





    ANTONELLA ANEDDA


    Antonella_anedda
    Source



    Pour entendre Antonella Anedda dire ce poème, se reporter :
    → au site italien radio.rai.it/radio3 (Fahrenheit – La poesia del giorno) ou cliquer directement
    ICI



    ■ Antonella Anedda
    sur Terres de femmes

    février, nuit
    mars, nuit
    mai, nuit
    octobre, nuit
    novembre, nuit
    13 décembre **** | Fête de sainte Lucie (décembre, nuit)
    Archipel
    Avant l’heure du dîner (+ notice bio-bibliographique)
    Le dit de l’abandon
    Frontières (extrait d’Historiae)
    Per un nuovo inverno
    Ritagliare
    11 septembre 2001
    10 février 2013 | Antonella Anedda, Senza nome. Sartiglia (extrait de Salva con nome)
    → (dans l’anthologie poétique Terres de femmes)
    Salva con nome
    → (dans la Galerie « Visages de femmes ») le portrait d’
    Antonella Anedda (+ deux poèmes extraits de Nomi distanti et de Notti di pace occidentale)



    ■ Voir aussi ▼

    → les pages que le site Italian Poetry a consacrées à
    Antonella Anedda
    → (sur Poetry International Web) un dossier
    Antonella Anedda
    → (sur Niederngasse 16, janvier-mars 2006) un entretien (en italien) avec Antonella Anedda
    → (sur Her circle ezine)
    Antonella Anedda: Encounters with Silence, the Page, and the World (7 mars 2008)
    → (sur La dimora del tempo sospeso) de longs extraits (en italien) des différents recueils d’
    Antonella Anedda
    → (sur books.google.com) d’autres larges extraits de
    Notti di pace occidentale
    → (sur Progetto Babele) une interview (en italien) d’
    Antonella Anedda par Pietro Pancamo



    ■ Voir | écouter ▼

    → (sur le site de la Bibliothèque municipale de Lyon)
    conférence autour d’Antonella Anedda, Entre racine et lame, organisée dans le cadre du Printemps des poètes 2010, animée par Angèle Paoli et Marc Porcu
    → (sur Lyrikline)
    plusieurs poèmes extraits de Residenze invernali, de Notti di pace occidentale et de Salva con nome, dits par Antonella Anedda





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