Terres de Femmes


Antonella Anedda | Le dit de l’abandon

«  Poésie d’un jour  »



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Ph., G.AdC







PARLA L’ABBANDONO


Quanto profonda scorre la vena dell’abbandono ?
Ci sono giorni in cui vaga con il cappotto sul pigiama.
L’infelicità è scandalosa.
È così colpevole che non può avere commerci con il corpo.
Lo guarda con distacco. Si avvolge nel cappotto
e dorme come un feto. Il freddo è benvenuto.
Il corpo è solo un tetto.
Non esistono nomi, né desiderio, né sesso.
 » Come lumacche  » bisbiglia.
Il bavero di pelo copre occhi e orecchie.
Addormentandosi la sua testa fende l’aria
naviga in sogno lungo i cornicioni di pietra.


Antonella Anedda, Dal balcone del corpo, Mondadori, Collezione Lo Specchio, Milano, 2007, pagina 43. Premio Napoli 2007. Premio Giuseppe Dessì 2008.






LE DIT DE L’ABANDON


À quelle profondeur coule la source de l’abandon ?
Il y a des jours où elle rode avec un manteau sur son pyjama.
L’infélicité est scandaleuse.
Elle est si coupable qu’elle ne peut avoir de commerce avec le corps.
Elle le regarde avec détachement. Elle s’emmitoufle dans le manteau
et dort comme un fœtus. Le froid est bienvenu.
Le corps n’est rien d’autre qu’un toit.
Il n’y a pas de désir, pas de noms, pas de sexe.
 » Comme les escargots « , murmure-t-elle.
Le col de fourrure couvre ses yeux et ses oreilles.
En s’endormant sa tête fend l’air
elle navigue en rêve au bord des corniches de pierre.


Antonella Anedda, Du balcon du corps, in Rehauts, n° 20, automne-hiver 2007, page 45 ; et in Nuits de paix occidentale & autres poèmes, suivi de La Lumière des choses, L’Escampette, Bordeaux, 2008, page 76. Traduit de l’italien par Jean-Baptiste Para.




_________________________________
    « Antonella Anedda a dit que la poésie était la réalité même de sa vie : « une racine, et parfois une lame ». Une racine qui la relie à la totalité de la terre et du cosmos, aux vivants et aux morts, à la parole même de ce qui semble ne pas avoir de voix. Et une lame qui ouvre au monde, désigne une blessure, mais devient aussi l’emblème du tranchant de la poésie. »


Jean-Baptiste Para, Rehauts, n° 20, automne-hiver 2007, page 51, et avant-propos de Nuits de paix occidentale & autres poèmes, « Basse Lumière », L’Escampette Editions Poésie, 2008, page 5.





ANTONELLA ANEDDA


Antonella_anedda
Source



■ Antonella Anedda
sur Terres de femmes

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Frontières (extrait d’Historiae)
Per un nuovo inverno
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S
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10 février 2013 | Antonella Anedda, Senza nome. Sartiglia (extrait de Salva con nome)
→ (dans l’anthologie poétique Terres de femmes)
Salva con nome
→ (dans la Galerie « Visages de femmes ») le portrait d’
Antonella Anedda (+ deux poèmes extraits de Nomi distanti et de Notti di pace occidentale)



■ Voir aussi ▼

→ les pages que le site Italian Poetry a consacrées à
Antonella Anedda
→ (sur Poetry International Web) un dossier
Antonella Anedda
→ (sur Niederngasse 16, janvier-mars 2006) un entretien (en italien) avec Antonella Anedda
→ (sur Her circle ezine)
Antonella Anedda: Encounters with Silence, the Page, and the World (7 mars 2008)
→ (sur La dimora del tempo sospeso) de longs extraits (en italien) des différents recueils d’
Antonella Anedda
→ (sur books.google.com) d’autres larges extraits de
Notti di pace occidentale
→ (sur Progetto Babele) une interview (en italien) d’
Antonella Anedda par Pietro Pancamo



■ Voir | écouter ▼

→ (sur le site de la Bibliothèque municipale de Lyon)
conférence autour d’Antonella Anedda, Entre racine et lame, organisée dans le cadre du Printemps des poètes 2010, animée par Angèle Paoli et Marc Porcu
→ (sur Lyrikline)
plusieurs poèmes extraits de Residenze invernali, de Notti di pace occidentale et de Salva con nome, dits par Antonella Anedda





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