![]() Image, G.AdC SOMMAIRE DU MOIS DE JANVIER 2021 ▪ Terres de femmes ― N° du mois de décembre 2020 ▪ Isabelle Junca | L’île-mer ▪ Étienne Faure, Et puis prendre l’air (lecture d’AP) ▪ Zéno Bianu | Bleu Haïku ▪ Valéry Meynadier | [Je veux choyer votre absence] ▪ Janvier 2001 | Muriel Pic, Affranchissements ▪ Alexandre Rolla | Dolly ▪ Eliza Macadan | [Je tire ici les fils du mot] ▪ Joël Vernet | [De Rimbaud […] tu n’auras jamais rien su] ▪ Roland Chopard | [L’œil réécrit constamment ce qui défile] ▪ Aline Recoura | Curiosité ▪ Brina Svit, Le Dieu des obstacles (lecture d’AP) ▪ Jean-Michel Maulpoix | Un poète au jardin ▪ Pierre Peuchmaurd | Fleur blanche ▪ Jeanne Bastide, Un déjeuner de soleil (lecture d’AP) ▪ Ossip E. Mandelstam, Entretien sur Dante (extrait) ▪ Luce Guilbaud | [Mon enfance] ▪ Julien Gracq | Instants ▪ Isabelle Pinçon | [Les mots frappent | Les mots sonnent] ▪ Jude Stéfan | de mes « Entretiens » ▪ Catherine Weinzaepflen | [Quand j’ai onze ans] ▪ Cécile Guivarch, Cent ans au printemps (lecture d’AP) ▪ Pierre Péju | [Un immense brasier] ▪ Pierre Péju, L’Œil de la nuit (lecture de Sylvie Fabre G.) ▪ Cécile Guivarch | [c’est tout pour aujourd’hui] ▪ Sylvie Durbec | Carré music ▪ Pierre Peuchmaurd | Iris Cascade ▪ Eugenio Montale | Da un lago svizzero ▪ Sabine Péglion | [La voile frémit à peine] |
Mois : décembre 2020
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TdF n° 194 ― janvier 2021
(Sommaire) -
Terres de femmes n° 194 ― janvier 2021CLIQUER SUR LA PHOTO
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du numéro du mois de janvier 2021

Responsable de la rédaction : Angèle Paoli
Coordination éditoriale et mise en pages : Yves Thomas
Direction artistique et mise en images : Guidu Antonietti di Cinarca [G. AdC]
© 2004-2021 Angèle Paoli. Tous droits réservés.
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Ada Mondès | [Viajar con una hamaca]
Josette Digonnet, VIII in Ada Mondès, Paysages cubains avec pluie |
Paisajes cubanos con lluvia, éditions du Petit Véhicule, 2020.
[VIAJAR CON UNA HAMACA]
Viajar con una hamaca; un pedazo de libertad.
Cabes entera en la tela de paracaídas. Acurrucada en busca del silencio, recuerdas otras alas.
Se puede crecer ojos tapados, oídos sordos: ¿cómo se puede extrañar lo que nunca fue probado?
Pero tú del Viejo Mundo.
La inocencia salta entre charcos y lodazales, las manos llenas de canicas.
A lo lejos resuena la canción desdentada del pregonero.
La calle es un teléfono ocupado – la vida, una fila de espera.
[VOYAGER AVEC UN HAMAC]
Voyager avec un hamac ; un pan de liberté.
Tu tiens toute entière dans la toile de parachute. Blottie à la recherche du silence, tu te souviens d’autres ailes.
On peut grandir yeux bandés, oreilles sourdes : comment peut-on manquer de ce qu’on ne connaît pas ?
Mais toi qui viens du Vieux Monde.
L’innocence saute entre les flaques et les bourbiers, les mains pleines de billes.
Au loin résonne la chanson édentée du crieur.
La rue est un téléphone occupé – la vie, une file d’attente.
Ada Mondès, Paysages cubains avec pluie | Paisajes cubanos con lluvia, VIII, poèmes en bilingue, éditions du Petit Véhicule, collection « L’or du temps », 2020, pp. 64-65. Aquarelles, encres et gravures de Josette Digonnet.

ADA MONDÈS

Ph. Source
■ Ada Mondès
sur Terres de femmes ▼
→ J’écris pour vaincre les silences
→ Orígenes | Origines
→ Puyo | El Valle (+ une notice bio-bibliographique sur Ada Mondès)
■ Voir | écouter aussi ▼
→ (sur vimeo) une interview d’Ada Mondès à la Maison de la Poésie d’Avignon (22-23 novembre 2019)
→ (sur Recours au Poème) une page sur Ada Mondès
→ (sur Terre à ciel) une sélection de textes
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» Retour Incipit de Terres de femmes -
Michaël Glück | [Certains matins les mots][CERTAINS MATINS LES MOTS]
23/04/2011
Certains matins les mots
se dispersents’in-disciplinent
vont vers une autre page
un autre livre
oublient
le premier poème
comme l’homme trop affairé
oublie sa douche
certains matins
la prose du jour happe
celui qui s’éveille
le prend aussitôt
dans l’étau de l’utile
certains matins
les paupières encore cousues
il faut laisser aux mots
la chance de se chercher
seuls
Michaël Glück, « Jour après jour, la verdine », Tenir debout dans le grand silence, Poésie, éditions La Passe du vent, 2020, page 63.

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» Retour Incipit de Terres de femmes -
Bernard Grasset | [J’ai soif encore]
Photocollage, G.AdC
[J’AI SOIF ENCORE]
J’ai soif encore
Du haut pays de lumière.
L’ancre, le vaisseau,
Les rochers et la mer,
Trouver le chant nouveau.
La terre et le ciel,
Une énigme entre nos mains.
En creusant la vigne des mots
Devenir un homme nouveau.
[…]
Chant du désert
Et de la promesse,
En blanc et bleu
Tu demeures.
Copeaux des jours,
Songe et silence,
Brun charpentier
Au pas fidèle.
Lampe et lucarne,
D’âge en âge,
Intérieure vérité,
Regard qui écoute.
[…]
Au temps du désert
Luit une lampe.
Sycomore et figuier,
Promesse de vie.
Lac légendaire,
Porte de l’étranger.
Des ombres s’approchent,
Paroles et dialogue.
Tu graves dans le cœur.
Bernard Grasset, Brise (2006-2008), Jacques André éditeur, Collection Poésie XXI N° 62, 2020, pp. 34, 37, 41.
BERNARD GRASSET

Source
■ Voir aussi ▼
→ (sur le site de Jacques André éditeur) une fiche bio-bibliographique sur Bernard Grasset
→ (sur Terre à ciel) une page sur Bernard Grasset
→ (sur Recours au Poème) une lecture de Brise de Bernard Grasset, par Ghislaine Lejard
→ (sur le site À la littérature de Pierre Campion) une lecture de Brise de Bernard Grasset, par Marie-Hélène Prouteau
→ (sur La Pierre et le Sel) un entretien de Bernard Grasset avec Pierre Kobel
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» Retour Incipit de Terres de femmes -
Jude Stéfan | trois haï-kou
Ph., G.AdC
TROIS HAÏ-KOU
Voix des bois le Vent
du chant ne laisse traceSilence d’or
Oiseaux
comme l’enfance s’efface
avez raison de l’Hiver
Enchevelées de pluie
les Gitanes s’évadentsous la lune
Jude Stéfan, « III. Les 52 Semaines », Que ne suis-je Catulle | en ces presque 80 poèmes, éditions Gallimard, Collection Blanche, 2010, page 56.
JUDE STÉFAN

Source
■ Jude Stéfan
sur Terres de femmes ▼
→ de mes « Entretiens » (extrait de Désespérance, Déposition)
■ Voir aussi ▼
→ (sur le site des éditions Gallimard) la fiche de l’éditeur sur Que ne suis-je Catulle
→ (sur le site du Monde) La mort du poète Jude Stéfan, par Patrick Kéchichian
→ (sur Les Lettres françaises) Les caprices de Jude Stéfan, par Omar Berrada
→ (sur le site de la revue Esprit) Jude Stéfan. Exercices d’exorcismes, par Jacques Darras
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» Retour Incipit de Terres de femmes -
Jacques Robinet | [Le ciel hésite]
Renaud Allirand in Jacques Robinet, Brèches,
éditions L’Ail des ours, Collection Grand Ours/n°6, 2020, page 61.
[LE CIEL HÉSITE]
Le ciel hésite
entre pluie et neige
Un oiseau tombe
les ailes glacées
L’herbe crisse
L’attente demeure
Tout est silence
Le vent froisse
la première neige
Jacques Robinet, Brèches, éditions L’Ail des ours, Collection Grand Ours/n°6, 2020, page 38. Illustrations de Renaud Allirand.
JACQUES ROBINET

Source
■ Voir aussi ▼
→ (sur Les belles phrases) une lecture de Brèches de Jacques Robinet par Philippe Leuckx
→ (sur Recours au Poème) Chronique du veilleur (20) – Jacques Robinet, Feux nomades, par Gérard Bocholier
→ (sur Ce qui reste) Neiges, Jacques Robinet, Renaud Allirand
→ (sur Terre à ciel) Lumières d’avril – Poèmes Jacques Robinet – Gouaches Renaud Allirand
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» Retour Incipit de Terres de femmes -
Cécile Guivarch | [Écrire ses yeux]

Kees van Dongen (1877 – 1968),
Symphonie bleue, vers 1920-1929
Huile sur toile, 4,7 x 26,6 cm.
Source
[ÉCRIRE SES YEUX]
Écrire ses yeux pour retrouver leur couleur
ni un bleu de ciel ni un bleu de mer
ni la jacinthe ni même l’iris
ni le bleuet ni la menthe glaciale
une certaine transparence
dans laquelle se perdre
pour quelle histoire
*
sa transparence d’eau
(devenue invisible)
Cécile Guivarch, Cent ans au printemps, Les Lieux-Dits éditions, Cahiers du Loup bleu, 2021, s.f.

CÉCILE GUIVARCH

Ph. : Michel Durigneux
Source
■ Cécile Guivarch
sur Terres de femmes ▼
→ Cent ans au printemps (lecture d’AP)
→ Cent ans au printemps (lecture de Philippe Leuckx)
→ [c’est tout pour aujourd’hui] (extrait de c’est tout pour aujourd’hui)
→ Cécile Guivarch, mots et mémoire en double (chronique de Marie-Hélène Prouteau)
→ Sans Abuelo Petite (lecture d’Isabelle Lévesque)
→ [Je ne sais pas si tu es encore jeune](extrait de Sans Abuelo Petite)
→ [J’ai marché sur les morts]
→ Renée, en elle (lecture d’AP)
→ [des hommes tressaillent](extrait de S’il existe des fleurs)
→ Vous êtes mes aïeux (lecture de Gérard Cartier)
→ (dans l’anthologie Terres de femmes) [ma grand-mère avait beaucoup de clés]
■ Voir aussi ▼
→ le site terre à ciel | poésie d’aujourd’hui
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Erri De Luca | Due vociDUE VOCI
Dicono : siete sud. No, veniamo dal parallelo grande,
dall’ equatore centro della terra.
La pelle annerita dalla più dritta luce,
ci stacchiamo dalla metà del mondo, non dal sud.
A spinta di calcagno sul tappeto di vento del Sahara,
salone di bellezza della notte, tutte le stelle appese.
L’acqua sopra una spalla, il fagotto sull’altro
mantello, camicia e libro di preghiere.
Il cielo è dritto, un cammino segnato,
più breve della terra saliscendi.
A sera ricuciamo il cuoio dei sandali col filo di budello
e l’ago d’osso, ogni arnese ha valore, ma di più il coltello.
Signore del mondo ci hai fatto miserabili e padroni
delle tue immensità, ci hai dato pure un nome per chiamarti.
DEUX VOIX
On dit : vous êtes le Sud. Non, nous venons du grand parallèle,
de l’équateur centre de la terre.
La peau noircie par la plus directe lumière,
nous nous détachons de la moitié du monde, non pas du Sud.
Par poussée de talon sur le tapis de vent du Sahara,
salon de beauté de la nuit, toutes les étoiles en suspens.
L’eau sur une épaule, le baluchon sur l’autre,
manteau, chemise et livre de prières.
Le ciel est droit, un chemin tracé,
plus court que la terre vallonnée.
Le soir nous recousons le cuir de nos sandales avec du fil de boyau
et une aiguille en os, chaque outil a une valeur, mais le couteau plus encore.
Seigneur du monde, tu nous as faits misérables et maîtres
de tes immensités, tu nous as même donné un nom pour t’appeler.
Erri De Luca, Aller simple [Solo andata, Giangiacomo Feltrinelli Editore, Milano, 2005], édition bilingue, éditions Gallimard, Collection Du monde entier, 2012, pp. 16-17 ; Collection Poésie/Gallimard, 2021, pp. 18-19. Poèmes traduits de l’italien par Danièle Valin.


ERRI DE LUCA
Considero valore (poème issu du recueil Œuvre sur l’eau)
■ Erri De Luca
sur Terres de femmes ▼
→ Le plus et le moins (lecture de Martine Konorski)
→
→ Qui a étendu ses bras au large (autre poème issu du recueil Œuvre sur l’eau)
→ Volti (autre poème issu du recueil Œuvre sur l’eau)
→ Piero della Francesca (poème issu du recueil L’Ospite incallito)
→ Statua di Caino (autre poème issu du recueil L’Ospite incallito)
→ Première heure (lecture d’AP)
→ Le Tort du soldat (extrait)
■ Voir aussi ▼
→ (sur Paysages écrits) une lecture d’Aller simple d’Erri De Luca par Marie-Hélène Prouteau
→ le site de la fondation Erri De Luca (en italien)
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