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[JE TIRE ICI LES FILS DU MOT]
Je tire ici les fils du mot je halète sous le poids des ombres je me sauve sur des allées peu fréquentées où je peux compter mes pas d’après une formule prédéterminée soigneusement calculée pour l’accomplissement exact des désirs restés tabous pour moi les seuls qui me restent je tresse la lumière autour des balustrades métalliques qui descendent jusqu’au lac je vois le filigrane d’une nuit de sexe, alcool et vitesse restée dans mon passé à côté du kilo de bijoux en or arabe travaillés de sueur et de sang mélangé au pétrole je souffre encore du trauma des symbolistes desquels j’ai appris à regarder ma propre vie comme une charade je tresse les fils des mots dans un exercice d’abstinence or sexe et alcool la vitesse reste constante Eliza Macadan, « Le printemps finit à l’Est », Lettre de Bucarest, éditions La Passe du vent, Collection Poésie, 2020, page 41. ![]() |
ELIZA MACADAN![]() Source ■ Eliza Macadan sur Terres de femmes▼ → [je rêve de nouveau qu’il neige] (extrait d’Au nord de la parole) ■ Voir aussi ▼ → (sur le site des éditions La Passe du vent) la fiche de l’éditeur sur Lettre de Bucarest → (sur le site de la revue Phœnix) une notice bio-bibliographique consacrée à Eliza Macadan |
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