Terres de Femmes


Charles Juliet | ma hâte

«  Poésie d’un jour  »



Jamais_laide_jamais_fane
Ph, G.AdC







ma hâte



qui que tu sois
mais tu n’es jamais
laide jamais fanée
pour peu que tes yeux
aient la transparence
de tes eaux fertiles

qu’ils me laissent
pénétrer dans tes terres
déambuler par tes ravins
tes collines

pour peu qu’ils disent
un limon promis
aux féconds labours

la grotte où clapotent
tes eaux

l’asile où pouvoir
s’enfouir naître
susciter l’origine
la perpétuelle naissance

toi qui n’es jamais
laide jamais flétrie
si je te croise dans la rue
inconnue et lointaine
rayonnante
maternellement proche
entends la voix qui murmure
ô mon amour
sur ton passage




Charles Juliet, « ma hâte », in Ce pays du silence, Editions P.O.L, 1992, repris dans Charles Juliet/Jean-Pierre Siméon, Jean Michel Place/Poésie, 2003, pp. 78-80.




CHARLES JULIET


Charles Juliet
Source




■ Charles Juliet
sur Terres de femmes


En surface
[Rien ne s’annonce]
25 octobre 1964 | Première rencontre Charles Juliet-Bram Van Velde
22 décembre 1989 | Charles Juliet, L’Autre Faim, Journal V
3 septembre 1990 | Charles Juliet, L’Autre Faim, Journal V
15 septembre 1990 | Charles Juliet, L’Autre Faim, Journal V
10 octobre 1996 | Charles Juliet, Lumières d’automne, Journal VI
Rencontre inédite autour de Charles Juliet




■ Voir | écouter aussi ▼


→ (sur Dailymotion) Charles Juliet :
L’exultation calme (vidéo) ;
Charles Juliet, attentivement (site dédié à l’oeuvre de Charles Juliet)





avril 2006
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Commentaires

2 réponses à “
Charles Juliet | ma hâte

  1. Avatar de nobody
    nobody

    Un beau poème d’amour, tout en métaphores…

  2. Avatar de Edith
    Edith

    Cette ode à l’amour est aussi celle de la maternité. Charles Juliet dit la femme dans son pouvoir de faire être, dans le mouvement des eaux qui donnerait un mouvement, un « étant » à ce qu’il pourrait être.
    Me revient alors ce poème de son recueil Fouilles, p. 61.
     » hier
    la pulsation accordée
    au rythme
    ce point en toi
    où tu m’as
    rassemblé
    et ce vaste silence
    qui ne prendrait
    jamais fin
    toi t’écoulant
    par ondes lentes
    me portant
    vers des lointains
    d’où je refluais
    pour te revenir
    te répandre
    en ces ondes lentes
    qui naissaient
    de nos centres
    confondus
    aujourd’hui
    le corps rendu
    à la matière
    lourd de toute
    la fatigue
    qu’il te doit »
    Est-ce parce qu’il est homme et qu’il s’approche tant des ressentis de la femme que ces poèmes m’interpellent ? Je l’ignore.

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