Terres de Femmes

Gérard Engelbach / L’Incendie

 

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INCENDIE

 

 

 

 

 

 

 

 

Source 

 

NOIRS ÉCHAFAUDS dressés dans la lumière
-Je roule avec les morts, je m’insurge avec eux-
Villes, têtues sous les tambours de pierre,
Les piques, les fumées.

SURGIE dans un matin
-Les tombes sèches renversées, le gai langage
En mouvement parmi les cimes-
Bourrue et tendre comme un chêne,
Ourlée comme une vigne,
La vérité des armes.

LE FLEUVE AGRESTE des chansons dans les étages,
Des meules dans les chambres,
Des craquements de bête sous l’armoire.

L’étang sous les baies rouges,
Qu’il affleure, dormeur sombre,
Sous les plinthes !

Dans l’air docile une maison gravite.

J’ai ressaisi le fleuve,
À la bouche écumante j’ai livré mon sort.

Lavé, drossé, grêlé par les embruns,
Je gronde sous l’approche.

Apre vaisseau je m’enfuirai
Parmi les bêtes.

LES ARBRES de nouveau, les rives débondées
Clament, s’ébrouent.
Accompagne, accompagne,
Guerroyeur, ô poète,
Ce monde en marche vers la terre !

 

 

Incendie

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Gérard Engelbach, L’INCENDIE, Mercure de France, 1971, pp.9,10,11,12,13

 

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           G É R A R D    E N G E L B A C H

Gerard Engelbach

■ Voir aussi ▼

→ (sur Wikipediaune notice bio-bibliographique sur Gérard Engelbach
→ (sur Recours au PoèmeGérard Engelbach, poète trop effacé

 

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