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[LES SOLEILS DISPARUS]
Les soleils disparus sont des mots éternels Dont la phrase arrondie a cette forme : extase De terre musicienne et de verdure et d’or De village pendu au balcon le plus rare De prairie et de roc glaciaire entremêlés ; O beauté de là-bas, songe de l’extrême heure, Un furieux brasier d’automne se formait Aux vallées par-dessous les herbes potagères, La descente faisait l’amour à la chaleur Les masures de bois tourmentaient la lumière Et la noblesse était défunte aux châtaigniers, En partant l’on sentait la perte d’espérance Par privation de désirs insensés. Pierre-Jean Jouve,« Isis, II », « Bleu », Inventions [Mercure de France, Paris, 1958], in Diadème suivi de Mélodrame, éditions Gallimard, Collection Poésie/Gallimard n° 72, 1970, page 179.
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