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[DE L’AUTRE CÔTÉ DE LA NUIT]
De l’autre côté de la nuit c’est comme le revers invisible d’une île au petit matin la mer l’entoure et tu ne vois que la côte sous le vent que ses flancs dénudés son âme mise à nu tandis que son corps défendu se dérobe et tu descends longtemps parmi les pins tu dois descendre plus bas pour atteindre la plage où l’on se délivre des premières énigmes et le grand nuage liquide de la mer y dévoile enfin son secret. Je sais que tu sais que l’on sait qu’ailleurs dans le monde à deux pas peut-être même derrière la porte à côté de la nôtre – et l’âne qui braie s’en moque éperdument – l’on meurt je sais que tu sais qu’on passe notre temps sur la terre entre deux instants de cristal appontés l’un à l’autre malgré leurs échardes de diamant noir qu’on est venu qu’on repartira qu’il est juste l’heure de s’aimer. Adeline Baldacchino, De l’étoffe dont sont tissés les nuages, Carnets grecs, éditions L’Ail des ours, Collection Grand Ours/ n°2, 2020, pp. 26-27.
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ADELINE BALDACCHINO![]() Source ■ Adeline Baldacchino sur Terres de femmes ▼ → Le perroquet à la langue de bois (poème extrait du Chat qui aimait la nuit) → Théorie de l’émerveil (lecture d’AP) → Jour 7 (extrait de Théorie de l’émerveil) → 13 poèmes composés le matin (pour traverser l’hiver)[lecture d’AP] ■ Voir aussi ▼ → (dans la Poéthèque du site du Printemps des poètes) une fiche bio-bibliographique sur Adeline Baldacchino → (sur Terre à ciel) un entretien d’Adeline Baldacchino avec Sabine Huynh (+ 7 poèmes inédits et une notice bio-bibliographique) → le blog d’Adeline Baldacchino |
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