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J’AI LONGÉ MA JEUNESSE
j’ai longé ma jeunesse dans de grandes villes et sur des routes communales parmi les fougères et les replis de fleurs tout sonnait sous l’aile des faux. Tout avait son timbre le soleil et les insectes noirs descendaient vers les eaux et les vitres dans des foyers d’encre violette la langue cherchait aveuglément la grammaire offrait la possibilité d’un pont les mouvements inédits de mots étaient mes seuls mouvements de joie de l’insouciance je n’ai jamais rien su moins encore de la légèreté, cette injonction qui vient souvent de ceux-là mêmes qui en sont incapables cependant j’aimais que l’homme, littéralement, coure (et puise) à sa perte que sa vie relève de la dépense une cousine pleurnichait des pentes étaient dévalées le lac nous tenait dans ses bras mensonge sable sable dans la présente obscurité et clarté du poème Véronique Gentil, Le Cœur élémentaire, éditions Faï fioc, 2019, page 32.
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VÉRONIQUE GENTIL![]() Source ■ Voir aussi ▼ → (sur terre à ciel) une page sur Véronique Gentil → (sur le site de Pierre Mainard) une notice bibliographique sur Véronique Gentil [PDF] → (sur lafauteadiderot.net) une lecture du Cœur élémentaire par Lucien Wasselin |
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