Terres de Femmes

Mois : avril 2011


  • Fabienne Raphoz | Procellariiformes



    ALBATROS  ... (1)
    Image, G.AdC







    PROCELLARIIFORMES



    (Diomédéidés)
    Les Albatros sont compagnons d’Ulysse
    Les Albatros sont des moutons de mer

    Mais ses ailes de géant


    parut un Albatros
    l’Albatros nous suivit
    cet Albatros je l’abattis
    mais

    si la brise soufflait
    c’était grâce à Lui
    :
    ― de Toi j’ai peur
    ô vieux marin !


    (hommage au Dit du Vieux Marin)


    L’envergure record de l’Albatros hurleur
    Le bec Kill Bill de l’Albatros de Buller
    L’Albatros hurleur vit en exil
    L’Albatros hurleur est un Wanderer
    L’Albatros hurleur hurle aussi en italien


    Un Albatros de Laysan ne mit que 32 jours pour retrouver son
    nid de l’île de Midway dans le Pacifique, alors qu’il avait
    été lâché dans les Philippines.


    L’Albatros à cape blanche est dit prudent
    L’Albatros à cape blanche est dit timide
    L’Albatros à cape blanche est l’ami des marins


    Melville raconte :
    « Je me souviens du premier albatros que j’ai vu.
    C’était au cours d’un voyage qui n’en finissait plus, près des mers
    antarctiques. De mon quart du matin en bas, j’étais monté sur
    le pont assombri, et là, plaqué contre l’écoutille principale, je vis
    une chose royale et emplumée, d’une blancheur intacte, avec
    un bec courbe, romain, sublime. De temps à autre, elle voûtait ses
    ailes d’archange comme pour enlacer une arche sainte.
    Des trémoussements et des battements extraordinaires
    la secouaient. Bien que physiquement indemne, elle poussait des
    cris, comme l’ombre d’un roi en surnaturelle détresse.
    À travers ses inexpressifs, ses étranges yeux, je pensais atteindre
    des secrets concernant Dieu. »



    L’Albatros brun sourit tout le temps
    L’Albatros d’Amsterdam l’Albatros à nez jaune l’Albatros à sourcils noirs l’Albatros à pieds noirs l’Albatros de Buller l’Albatros des Chatham l’Albatros à tête grise l’Albatros de Laysan l’Albatros fuligineux l’Albatros de Salvin l’Albatros à queue courte l’Albatros à queue blanche l’albatros brun l’Albatros royal l’Albatros hurleur des Galapagos : tous les albatros sont vulnérables, en danger ou bientôt menacés




    Fabienne Raphoz, Jeux d’oiseaux dans un ciel vide    augures, Éditions Héros-Limite, Genève, 2011, pp. 26-27.




    FABIENNE RAPHOZ

    PORTRAIT DE FABIENNE RAPHOZ
    Image, G.AdC



        Fabienne Raphoz dirige, avec Bertrand Fillaudeau, les éditions José Corti. Elle a notamment publié : Les Femmes de Barbe-bleue, une histoire de curieuse, Métropolis, Genève, 1995 ; Poussière du ciel, édition Filigranes, 1997 ; Des belles et des bêtes, Corti, 2003 ; Pendant 1-62, éditions Héros-Limite, Genève, 2005, L’Aile bleue des contes : l’oiseau, Corti, 2009, Blanche baleine, éditions Héros-Limite, 2017 et Parce que l’oiseau, Corti, 2018.



    ■ Fabienne Raphoz
    sur Terres de femmes

    Géologie (extrait de Blanche baleine)
    « Leçons semblables aux oiseaux » (note de lecture d’AP sur Jeux d’oiseaux dans un ciel vide)
    Parce que l’oiseau (note de lecture d’AP)
    Terre sentinelle (note de lecture d’AP)
    [Qui voit ?] (extrait de Terre sentinelle)



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  • Philippe Beck | Pages vertes



    ARBRE
    Ph., G.AdC






    45. PAGES VERTES.



    Les pages sont des incitations à continuer.
    (Le passionné d’horlogerie
    court à travers champs.)
    L’inclination à utiliser l’arbre
    (pour le papier, ou la formation d’encre
    dessus, et l’émotion des reconduits)
    est comptable du volet coloré
    ou de la seule peinture
    de l’arbre ainsi : le cèdre posé sur le gris
    comme le bouquet sec sur la feuille ou la page.

    Une certaine plage est entourée.

    (Pages de la prairie, ou l’album insuffisant,
    mais il n’y a pas de naturel, un puits délicat
    du commencement doux, à remplacer.)

    Je m’apprends quelque chose.




    Philippe Beck, Rude merveilleux, 45 (éditions Al Dante, 1998) in Poésies premières, 1997-2000, Éditions Flammarion, Collection Poésie/Flammarion, 2011, page 144.






    PHILIPPE BECK


    Philippe beck(2)



    Philippe Beck est né le 21 avril 1963 à Strasbourg.


    ■ Philippe Beck
    sur Terres de femmes

    Boustrophes, « Variation XIII »
    Chambre à roman fusible [XXXIV. « Fermeture-phénomène »]
    Dans de la nature, 87
    De la Loire [Vague de pierre 36]
    Lyre d’& XIV (extrait de Lyre Dure)
    Les murs capitonnés (extrait de Poésies didactiques)
    Les variations poétiques de Philippe Beck ou le tempo universel du monde (chronique de Sylvie Besson)
    Poésies premières (lecture de Tristan Hordé)
    Pré-journal II (extrait de Un journal)
    Rêve (poème extrait de Chants populaires)
    Suie (poème extrait de Chants populaires)
    [Tout a lieu] (poème extrait de Aux recensions)
    22 octobre 2005 | Philippe Beck, Un journal
    28 janvier 2006 | Philippe Beck, Un journal



    ■ Voir | écouter aussi ▼

    (sur remue.net) un dossier consacré à Philippe Beck
    → (sur le site du Centre Atlantique de Philosophie)
    une page consacrée à Philippe Beck
    → (sur Rebuts de presse, le blog de Didier Jacob)
    Je décerne mon prix de poésie (billet du 30 novembre 2009)
    → (sur Lyrikline)
    Philippe Beck dit deux de ses poèmes
    → (sur Dailymotion)
    Philippe Beck lit des extraits de son recueil Lyre Dure



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  • Nathalie Riera | Là où fleurs où flèches



    LÀ OÙ FLEURS OÙ FLÈCHES [extrait]




    1 entre couleurs et noir-blanc
    Ph., G.AdC



    Relentless caper for all those who step
    The legend of their youth into the noon
    Hart Crane, Legend



    tout bas défaire le chignon dans la cambrure et la bascule des mots
    dans le vœu de ne pas emmêler sous les épigrammes du soleil
    lui dit : est lisse l’air de ta peau, est joie la question de l’amour,
    hiéroglyphes tes lèvres où je m’attarde, te garder Ange de ma chambre


    ce qu’elle a perdu dans la voix     jusqu’à la couleur de ses cheveux
    et le deuil de ses vêtements


    mon visage vers la mer
    vague après vague
    je vous lis vous déchiffre l’argot de vos amours rose ronce roc & faïence des lectures & les fleurs ont augmenté leurs corolles
    entre couleurs et noir&blanc la mémoire est chambre dans ses graphies informes

    mon autobiographie est faite de muscles et d’affects
    écriture sans hermétisme sans engagement
    l’encore plus fleuri en amont du bruit

    aux syllabes volatils des ornements défaits du corsage tourner les pages caresser le cuir du langage et les voyelles de jouir font tinter ta gorge

    l’écriture ma botanique mes renouées des ruisseaux mes poivres d’eau
    les acryliques du verbe bondissent mes graves et mes aigus feulement
    des flux et replis mes panthères de pierres
    le voci grige1 n’ont pas vie de liesse alors ad alta voce2 se répète se blesse l’éclat au pré fleuri de la robe au beau vert de la nudité aux pétales de la langue dans un son prolongé




    2 les acryliques du verbe
    Ph., G.AdC



    ______________________

    1. Les voix grises
    2. à haute voix




    Nathalie Riera, in GPU 6 | ground power unit, 2010, pp. 18-19.





    NATHALIE  RIERA



    Nathalie Riera Gudu
    Image, G.AdC




    ■ Nathalie Riera
    sur Terres de femmes


    [dévêtue la main] (extrait de Feeling is first)
    [elle a pleuré imploré la main absente] (extrait de Paysages d’été)
    [Trame blondoyante la prairie des mots] (extrait d’Instantanés des géographies de l’amour… )
    Carnet de campagne II (extrait de Puisque beauté il y a)
    in angulo (extrait de Variations d’herbes)
    → (dans l’anthologie poétique Terres de femmes)
    page aphone où tout est voix (poème inédit)




    ■ Voir aussi ▼


    Les Carnets d’Eucharis (le site de Nathalie Riera)
    → (sur publie.net)
    ClairVision de Nathalie Riera (en téléchargement)



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  • 19 avril 1995 | Évelyne Encelot, D’une vie l’autre

    Éphéméride culturelle à rebours



    [DES ANNÉES APRÈS]




    L'amour a dédoré ses ailes d'ange au plafond
    Source





    Un voile rapide enveloppait le ciel. Il faisait froid. Tu lisais dans le cercle vert d’une lampe. C’était dans la salle Labrouste de l’ancienne bibliothèque. Autour du silence, le cocon doux et animé de la ville, la chaleur et au-dehors les vitres embuées des cafés. Ces manuscrits-là étaient déjà loin de ta vie ― Déjà pressée de chercher on ne sait quoi ailleurs…
    Tu verras les écureuils gris de Central Park.
    Tu chercheras des médicaments dans la tourmente de neige à Moscou.
    Déjà ces multiples conversations te sont promesse.
    Tu voudrais tout retenir : l’écharpe désinvolte de celui-ci, les ongles carminés des belles causeuses, les diamants taillés en poire rue de la Paix, la minceur interminable d’une passante effilée, les touffes de chrysanthèmes jaunes sur les tombes du cimetière du Montparnasse où tu allais saluer tes pères spirituels et l’hôtel de la rue Delambre où tu te retrouvais toujours.
    Dans le mouvement sans fin de la foule et des lumières tout ce qui fait l’humanité te semblait quotidiennement possible et les fronts gris des palais se fronçaient. Les chevaux de pierre s’élançaient et le fleuve coulait. Il naissait un chef-d’œuvre sous tous les pinceaux roux des artistes des quais.
    Les pigeons emmenaient le jour dans leurs ailes et tu allais dormir dans la chambre où peut-être écrivit Breton.
    Des années après le jour se lève dans le village où tu habites.
    L’amour a dédoré ses ailes d’ange au plafond. C’est un printemps humide tout imbibé de vert.
    Tu te trouves sur la colline, près de la collégiale. Tu n’écris plus de chansons, tu t’enveloppes d’ombre.
    Tu te nourris et te fortifies d’obscurité. Tu es souterraine et jumelle à la nuit.
    Le temps voyage comme une plume sur l’eau noire.
    Tu as abandonné bien des choses et il te reste vivre.


    19 avril 1995



    Évelyne Encelot, À partir d’écrire, textes réunis par Claude Ber, Jean Rubin et Frédérique Wolf-Michaux, Éditions de l’Amandier, 2006, pp. 104-105.





    ■ Voir aussi ▼

    → (sur le site de Claude Ber)
    Évelyne Encelot, ménestrelle aux mains nues [pdf]
    → (sur remue.net)
    Passion d’Évelyne Encelot, par Jean-Marie Barnaud (2 juillet 2010)




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  • Fabio Scotto | A riva | Sur cette rive

    Fabio Scotto, Sur cette rive, L’Amourier éditions, 2011.
    Traduit de l’italien par Patrice Dyerval Angelini.
    Préfacé par Yves Bonnefoy.



    Lecture d’Angèle Paoli


    Le paysage lacustre s-anime comme une toile o- alternent carr-s de lumi-re et frondaisons obscures (1)
    Ph., G.AdC





    “L’ÉTÉ FUT COURT”



    Quelques larmes échappées d’entre les cils peuvent-elles se changer en lac ? Pour Fabio Scotto, écrivain et poète, la seule image de ces larmes suffit pour que, spontanément, surgisse de « sa mémoire profonde » le lac. Lacrimosa. « Si je pleurais je ferais un lac, mais le lac est déjà là. Alors, autant parler de lui », écrit Fabio Scotto dans le prologue de Sur cette rive. Le lac, c’est le lac de Varèse, qui draine avec lui, dans ses eaux mystérieuses, tout le paysage mental du poète. C’est dans cet arrière-pays lacustre que s’origine l’écriture d’A riva | Sur cette rive.

    Miroir du ciel autant que de l’âme, le lac de Fabio Scotto retient dans ses mouvances les fugacités liées à l’enfance et à l’adolescence, fragments de mémoire recomposée par ajustements de souvenirs, paysage d’ombre et de lumière, chuintements de vagues et de vies minuscules. Le poète observe les miroitements de l’eau, s’absorbe dans ses mystères, en frôle les monstres invisibles mais présents qui hantent ses fonds. « Sa » rive appelle l’autre rive, si proche parfois « qu’on pourrait la toucher », promesses de rencontres et de rires, d’échappées belles à bicyclettes et de montées ardues sous le soleil. De cette mosaïque de taches et de couleurs, d’impressions à la fois fugitives et durables, la réalité n’est pas absente. Elle survient par petites touches, à travers les noms des villages égrenés au fil des pages, les inscriptions « chimériques » gravées dans la pierre ― «  Guisy je t’aime. Luc 87 » ―, les rendez-vous sur le quai du Yacht-Club, les pédalos abandonnés à la berge au lendemain des jeux de l’été. Surgissent çà et là des silhouettes qui prennent vie, marcheurs et cyclistes, enfants et rameurs, vieux nageurs rompus par les ans, jeunes filles entrevues, désirées ou aimées, lavandières d’autrefois, pareilles à des « repiqueuses dans une rizière » ravivées par les souvenirs et les photos jaunies. Présent et passé se mêlent dans la tendresse des amours et des attentes, au point que les frontières, poreuses comme l’eau du ciel et l’eau du lac, s’amenuisent. Le temps se rétrécit. L’impression dominante qui demeure est celle du passé qui lisse ensemble, au gré des rêveries et des saisons, les paysages et les hommes, pris dans les mêmes lacs d’eau et de brumes. À peine entrevues, les silhouettes attachantes s’effacent et disparaissent sans laisser de traces autres que celles, minuscules et mouvantes, enregistrées par la mémoire du poète.

    Mais les rêveries au bord du lac ― le lac de Fabio Scotto draine dans ma mémoire les frémissements d’autres lacs entrevus, celui de Lamartine, interdit de séjour en poésie, et celui, moins banni, du Jean-Jacques Rousseau des Rêveries du promeneur solitaire ― s’accompagnent aussi de traversées périlleuses. Les nuits d’orage agitent les eaux et font surgir les monstres endormis tapis dans les algues. La tempête menace. Les rameurs errent dans le labyrinthe invisible des eaux. Les barques se soulèvent, puis gisent, abandonnées sur la grève, dans le « souffle du silence ».

    Le paysage lacustre s’anime comme une toile où alternent carrés de lumière et frondaisons obscures. « Comment un ciel sans soleil peut-il être lumineux ? » s’interroge le poète. C’est sans doute que « la lumière lutte avec son spectre ». Lequel du lac ou du ciel se noie dans l’autre ? Double inabouti du lac, le « ciel veut être un lac sans y parvenir ». Miroir du ciel, le lac est aussi « le grand œil de la terre », espace cristallin dont la pupille se dilate au gré des vents des pluies et du soleil. « Il larmoie » et vibre des douleurs qu’il retient dans ses rides. Monde de l’entre-deux, le lac chancelle entre terre et eau. Les bandes végétales de ses rives s’assombrissent ou s’allègent au rythme du jour et des saisons. Opaque par moments, translucide à d’autres heures, le lac est cet arrière-pays instable où vient s’ancrer la sensibilité du poète. Le lac de Varèse appelle en abyme d’autres lacs, Lac Majeur et Lac du Bourget, Lac de Lugano et Lac de Madison. Toute une cartographie lacustre, scintillante de noms et d’étoiles, se dessine d’un texte à l’autre de Sur cette rive. Parfois même, l’espace se rétrécit. Un lac miniature prend forme entre les bords indéfinissables d’une mare. Mais la préhension du monde est la même et l’on retrouve, entre les limites de ce miroir lilliputien, la même alternance d’observations et de questionnements sur la vie, les mêmes clins d’œil de l’enfance, échouée là sur un papier de bonbon décoloré. Tout comme le réverbère qui s’illusionne de son ombre à la « lumière diaphane » qu’il dispense, le poète cherche dans le miroir de la mare son double perdu dans les lointains de l’enfance.

    Univers onirique de l’entre-deux et du passage, souvent soumis à l’inaboutissement ou à l’interruption ― « Lettre non expédiée » ―, aux questions sans réponses, l’univers de Fabio Scotto est un monde en suspens entre les rives de la vie et de la mort. Mais toujours chaque texte, tendu entre prose exigeante et poésie, est un univers clos sur lui-même en même temps que gué vers le texte suivant. De petites cruautés innervent chaque scène. La chute apporte souvent sa part de surprise, éveillant de leur nostalgie douce les paysages lacustres de Varèse. Soudain, pareil à ces poissons aveugles à l’étal dans les natures mortes hollandaises ou flamandes, surgit des profondeurs du lac, « un grand brochet blessé saignant dans le silence ».


    Angèle Paoli
    D.R. Texte angèlepaoli




    FABIO SCOTTO


    Fabio Scotto





    ■ Fabio Scotto
    sur Terres de femmes


    Regard sombre (extrait de A riva | Sur cette rive)
    Ces paroles échangées (poème issu du recueil L’intoccabile)
    China sull’acqua… (traductions croisées)
    Le Corps du sable (lecture d’AP)
    Je t’embrasse les yeux fermés (poème issu du recueil Le Corps du sable)
    Tra le vene del mondo (extrait de La Grecia è morta e altre poesie)
    La Peau de l’eau (lecture de Sylvie Fabre G.)
    Venezia — San Giorgio-Angelo (extrait de La Peau de l’eau)
    Fabio Scotto, Musée Thyssen-Bornemisza, Madrid (onze « poèmes peints » traduits par AP)




    ■ Voir | écouter aussi ▼


    → (sur le site L’Amourier éditions)
    une bio-bibliographie de Fabio Scotto
    → (sur le site de l’écrivain Claude Ber)
    un dossier Fabio Scotto (dimanche 27 février 2011)
    → (sur Lyrikline)
    Fabio Scotto disant dix de ses poèmes



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  • Jorge Luis Borges | Labyrinthe



    Labyrinth 1
    Source





                             LABERINTO



    No habrá nunca una puerta. Estás adentro
    y el alcázar abarca el universo
    y no tiene ni anverso ni reverso
    ni externo muro ni secreto centro.
    No esperes que el rigor de tu camino
    que tercamente se bifurca en otro,
    que tercamente se bifurca en otro,
    tendrá fin. Es de hierro tu destino
    como tu juez. No aguardes la embestida
    del toro que es un hombre y cuya extraña
    forma plural da horror a la maraña
    de interminable piedra entretejida.
    No existe. Nada esperes. Ni siquiera
    en el negro crepúsculo la fiera.




    Jorge Luis Borges, Elogio de la sombra [1967-1969], in Obras Completas, Buenos Aires, Emecé Editores, 1989, vol. II, pág. 364.







                                   36


                        LABYRINTHE



    Il n’y a pas de porte. Tu y es
    Et le château embrasse l’univers
    Il ne contient ni avers ni revers
    Ni mur extérieur ni centre secret.
    N’attends pas de la rigueur du chemin
    Qui, obstiné, bifurque dans un autre,
    Qu’il ait une fin. De fer est ton destin
    Comme ton juge. N’attends pas l’assaut
    Du taureau qui est homme et dont, plurielle,
    L’étrange forme est l’horreur du réseau
    D’interminable pierre qui s’emmêle.
    Il n’existe pas. N’attends rien. Ni cette
    Bête au noir crépuscule qui te guette.




    Jorge Luis Borges, Éloge de l’ombre [1967-1969], in La Proximité de la mer, Une anthologie de 99 poèmes, Éditions Gallimard, Collection Du monde entier, 2010, page 85. Édité, préfacé et traduit de l’espagnol (Argentine) par Jacques Ancet.





    Jorge Luis Borges
    Source





    JORGE LUIS BORGES


    ■ Jorge Luis Borges
    sur Terres de femmes

    24 août 1899 | Naissance de Jorge Luis Borges
    Despedida (poème issu de Poèmes d’amour)
    Le Sud (poème issu de Ferveur de Buenos Aires [1923])



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  • Orietta Lozano | Eloísa



    Le cr-pitement doux et cruel des poissonsPh., G.AdC





    ELOÍSA


    Yo Eloísa,
    concubina triste,
    he perdido el fuego,
    y en las aguas tristes, detrás de la memoria,
    recordé una ofrenda:
    El crepitar cruel y dulce
    del sacrificio de los peces,
    el letargo iluminado más allá de los espejos,
    la muerte sólo una,
    en el abismo insumiso del sueño y la lujuria.
    Yo sombría y escondida
    Eloísa enferma y pálida,
    yo afligida y débil
    he deseado la lluvia del ocaso,
    la sigilosa vigilia de la piedra
    la comunión con el aceite del silencio
    la celebración de la ruptura y la caída.
    Yo Eloísa herido ángel,
    consumida,
    yo, dormida como un niño dispuesto al holocausto
    he percibido la incesante queja,
    el movimiento turbado de la huída
    y el temblor del desatino.
    Yo, Eloísa oscura y triste
    vago entre la niebla pagana del encuentro
    y el grave peligro que destruyó mi aliento.
    Señor de las aguas y los tiempos
    reo de muerte escucho entre mi boca;
    Señor de los vinos y la carne,
    yo idolatro, pero me resisto a la expiación.





    HÉLOÏSE


    Moi Héloïse
    concubine triste
    j’ai perdu la flamme,
    et dans les eaux tristes, derrière la mémoire,
    je me suis souvenue d’une offrande :
    Le crépitement doux et cruel
    du sacrifice des poissons,
    la léthargie illuminée au-delà des miroirs,
    la mort une et seule,
    dans l’abîme insoumis du sommeil et de la luxure.
    Moi sombre et cachée
    Héloïse souffrante et pale,
    moi faible et affligée
    j’ai désiré la pluie du couchant,
    la discrète vigile de la pierre
    la communion avec l’huile du silence,
    la célébration de la rupture et de la chute.
    Moi Héloïse ange blessé,
    consumée,
    moi, endormie comme un enfant prêt à l’holocauste
    j’ai perçu la plainte incessante,
    le mouvement troublé de la fuite
    et le frisson de la sottise.
    Moi Héloïse triste et obscure
    j’erre entre la brume païenne de la rencontre
    et le grave danger qui défait mon courage.
    Seigneur des eaux et des temps
    accusée de mort j’écoute entre mes dents ;
    seigneur des vins et de la chair,
    j’idolâtre, mais je me refuse à expier.



    Orietta Lozano, in Poètes hispano-américains 1960-1995, L’Épreuve des mots, Une anthologie, Éditions Stock, 1996, pp. 388-389. Traduction de Denis Fernandez-Recatala.






    ORIETTA LOZANO

    Vignette Orietta Lonzano l



    ■ Voir aussi ▼

    → (sur Poetry International Web)
    plusieurs pages consacrées à Orietta Lozano (dont une bio-bibliographie et une sélection de poèmes)
    → (sur A media voz)
    une belle anthologie des poèmes d’Orietta Lozano
    → (sur YouTube)
    Orietta Lozano dit plusieurs de ses poèmes


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  • Fabio Scotto | Regard sombre



    L-eau accuse le coup- devient noire comme poix
    Ph., G.AdC





    IL BUIO SGUARDO



         Cos’è un lago? Le ciglia sono tese, tutto è cristallino, solo lacrima, a volte, per il vento, o per un brusco addio. Guarda quei prati, sono palpebre annerite dal poco sonno, s’illumina per un raggio di sole, per parole tenere sussurate al buio, non vede, ma ti guarda, sempre, ad ogni ora, e non sarai mai sola sulla sua riva.
        In superficie è azzurrità, il fondo è ghiaccio che sciolto si trascina a valle finché l’inghiotte l’antro della pupilla: immagini in frantumi, ad ogni goccia, e quanti cadaveri sull’iride ancora vivi dell’istante dello scatto. E pesci in cerchi a danza nel fondo prosciugato delle orbite. Un lago è il grande occhio della terra.
        Pure, quando è notte, qualcuno lancia sassi sull’acqua, cosí, per gioco, o per noia. L’acqua ne ha male, s’oscura come pece, mentre ridono di lei gli ubriachi sulla sponda. Ma non lacrime, non grida, non dolore. A ben altro prezzo si merita il pianto, dice ora ai cani, alle loro nude stelle.


    Fabio Scotto, A riva, NEM | Nuova Editrice Magenta di Poiesis, Varese, 2009, pagina 44.





    REGARD SOMBRE



         Qu’est-ce qu’un lac ? Des cils tendus, tout est cristallin, parfois il larmoie sous l’effet du vent ou d’un brusque adieu. Regarde ces prés, ce sont des paupières cernées par manque de sommeil ; un rayon de soleil l’illumine, ou bien des mots tendres murmurés dans l’ombre ; il ne voit pas mais te regarde toujours, à toute heure, et tu ne seras jamais seule sur ses rives.
        En surface il n’est qu’azur, mais au fond c’est de la glace fondue qu’il entraîne vers l’aval jusqu’à ce que l’antre de la pupille l’avale : débris d’images à chaque goutte ; et que de cadavres sur l’iris dont l’instant du déclic prolonge la vie… Et que de poissons dansant en cercle sur le fond asséché des orbites… Un lac est le grand œil de la terre.
        Pourtant, la nuit venue, quelqu’un lance des cailloux sur l’eau, par jeu ou par ennui. L’eau accuse le coup, devient noire comme poix, tandis que les ivrognes se moquent d’elle sur le rivage. Mais ni larmes, ni cri ni douleur. C’est à bien plus haut prix qu’on mérite des pleurs, dit-elle à présent aux chiens, à leurs étoiles nues.


    Fabio Scotto, Sur cette rive, L’Amourier éditions, 2011, page 67. Traduit de l’italien par Patrice Dyerval Angelini. Préfacé par Yves Bonnefoy.





    FABIO SCOTTO


    Fabio Scotto portrait





    ■ Fabio Scotto
    sur Terres de femmes

    A riva | Sur cette rive (lecture d’AP)
    Ces paroles échangées (poème issu du recueil L’intoccabile)
    China sull’acqua… (traductions croisées)
    Le Corps du sable (lecture d’AP)
    Je t’embrasse les yeux fermés (poème issu du recueil Le Corps du sable)
    [Il volto avvolto dalle fiamme s’abbruna] (poème issu du recueil La nudità del vestito)
    Tra le vene del mondo (extrait de La Grecia è morta e altre poesie)
    La Peau de l’eau (lecture de Sylvie Fabre G.)
    Venezia — San Giorgio-Angelo (extrait de La Peau de l’eau)
    “Musée Thyssen Bornemisza Madrid”, Jacob Isaacksz Van Ruisdael
    Musée Thyssen-Bornemisza, Madrid (onze « poèmes peints » traduits par Angèle Paoli)




    ■ Voir | écouter aussi ▼


    → (sur le site L’Amourier éditions)
    une bio-bibliographie de Fabio Scotto
    → (sur le site de l’écrivain Claude Ber)
    un dossier Fabio Scotto (dimanche 27 février 2011)
    → (sur Lyrikline)
    Fabio Scotto disant dix de ses poèmes



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  • Jean-Claude Villain | Déleste-toi



    [ITHAQUES | DÉLESTE-TOI]




    Le caillou que tu replaces. (1)
    Ph., G.AdC





    Déleste-toi. Tu as tenu ton chant aux fenêtres du vide. Les carreaux de l’absence ont miroité sur les dalles de ton cœur. De tes rames rigides incise les courants. Et reviens. Au parfum d’une violette. Quel violon trillerait soudain son air subtil. Déleste-toi. Le caillou que tu replaces. Pèse. Plus que toi. De son poids. Sur le monde.



    Jean-Claude Villain, Ithaques, éditions Le Cormier, 2011, page 57.





    JEAN-CLAUDE VILLAIN


    Jean-Claude Villain (1)
    Source



    ■ Jean-Claude Villain
    sur Terres de femmes

    αΒ



    ■ Voir aussi ▼

    → (sur le site du cipM)
    une fiche bibliographique sur Jean-Claude Villain
    → (sur le site du Printemps des poètes)
    une fiche bio-bibliographique sur Jean-Claude Villain
    le site personnel de Jean-Claude Villain
    → (sur le site de la revue Le Nouveau Recueil)
    Les traces de l’exil poétique chez Jean-Claude Villain, par Sylvie Besson [pdf]



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  • Pascal Quignard, Medea

    Pascal Quignard, Medea
    Éditions Ritournelles, Bordeaux, 2011.


    Lecture d’Angèle Paoli

    Topique : Médée



    Carlotta Ikeda
    Carlotta Ikeda dans Medea
    Source






    « MIDI MÉDÉE MÉDITE »


        Souvent, sur mes chemins de lecture, Médée vient à ma rencontre. C’est peut-être qu’à mon insu, Médée m’habite et me travaille en secret. C’est sans doute aussi que je « médite » la Méditerranée. Tout récemment, la dernière Médée, la Medea de Pascal Quignard, est venue me rejoindre. J’ai découvert ce petit opus avec plaisir et jubilation. Un plaisir en écho à la « jouissance » qu’évoque Marie-Laure Picot, dans la rêverie qui fait office de postface à l’ouvrage.

        Récemment publiée aux éditions Ritournelles, Medea a fait l’objet d’une chorégraphie. Le texte a été dansé par Carlotta Ikeda, « figure tutélaire de la danse butô ». Sidération première. Promesse d’envoûtement.

        Comme dans toute représentation chorégraphique, la performance corporelle est perdue. Elle s’inscrit dans un temps clos, sur une scène de théâtre particulière, avec sa mise en scène propre. Le corps se déploie se déplie se tasse se recroqueville se replie s’étire se retourne se tord, et trace dans l’air des arabesques invisibles de bras de jambes de torsions dehors dedans étroitement mêlés conjugués distanciés, puis s’affaisse s’efface disparaît. Reste le souvenir d’enchevêtrements, de lignes douloureuses inscrites dans l’éphémère par un corps minuscule pris dans ses contorsions et dans sa souffrance. Silencieuse souffrance. Signée Carlotta Ikeda. Une fois évanouie la performance de Carlotta Ikeda [performance à laquelle je n’ai hélas pas assisté], reste le petit livre blanc de Medea, lumineux comme une plume. Du dehors.

        Et dedans ? Les pages consacrées à Médée sont précédées d’un autre texte, plus bref. Danse perdue. En lisant Danse perdue, on pense que cette méditation-là est une ouverture à la suivante, consacrée à la magicienne. Comme souvent chez Pascal Quignard, le texte ou la fresque sur laquelle il prend appui ― en ce qui concerne Médée, il s’agit de « la fresque de la maison des Dioscures, à Pompéi » ―, est un prétexte. Un pré-texte à une méditation sur le Temps. Danse perdue renvoie en effet à ce temps d’avant la naissance. Danse silencieuse que les enfants dessinent dans le monde utérin de la mère. À ce temps gracieux de l’a-pesanteur aquatique du ventre clos succède le temps inverse, temps brutal de l’ouverture et de la naissance, temps désordonné et panique qui jette les nouveau-nés dans la violence de la vie, vers l’autre temps d’après, qui va son chemin vers le temps de la mort.

         Méditation sur la mère, la « Grande Mère », Medea a à voir avec le Temps. Elle est issue de Lui. Elle contient sa force de vie dans la racine même de son nom. Médée, Med, Midi. Elle est le temps solaire à son zénith. Midi. Sidération seconde.

        « Midi Médée Médite ». Formule ternaire incantatoire. Condensé de constellations à l’heure où brûle le soleil. Sur quel objet s’est donc posée la méditation de la magicienne ? Médée médite sa vengeance. Sur la façon la plus violente, la plus radicale de se venger de Iasôn l’infidèle. En premier lieu, Médée médite sur les « médecines » qu’elle va concocter pour tuer sa rivale, Creüse. La chamane invente pour son ennemie une robe nuptiale tissée d’onguents ignifugés. La voilà qui s’enflamme, torche vive. Voilà qu’aussitôt les flammes gagnent le palais de Corinthe. Cette violence-là, dictée par les feux dévorants de la haine, ne suffit-elle pas ? Non, Médée l’excessive veut aller jusqu’au bout de sa fureur. Elle tue les deux fils qu’elle a eus de Iasôn. Puis, du même glaive ensanglanté qu’elle enfonce dans sa vulve, elle donne la mort à l’enfant qu’elle porte dans son sein. Médée rejoint alors le temps d’avant son histoire d’exilée de Colchide. Elle rejoint le Temps d’avant le temps de Iasôn et du don qu’elle lui fit de la Toison d’or.

        « C’est Midi.
    Médée monte, avec le soleil, jusqu’au soleil.
    Médée rejoint le Temps, son père, auprès du Soleil, son grand-père.
     »

         Le temps d’une lecture, nous renouons avec le temps mythique-mystérieux de la tragédie de Médée. Mais la vengeance de Médée ouvre aussi sur un questionnement plus vaste qui rejoint le temps d’ici.

        « Pourquoi les femmes désirent-elles tellement des enfants ?
    Pour qu’ils les vengent. 
    »

         À chacune de poursuivre sa propre enquête sur elle-même.

        Autre sidération. Pascal Quignard établit un rapprochement audacieux, quasi iconoclaste, entre Médée et la Vierge Marie.

        « Il n’y a pas grand-chose qui différencie la reine
    Médée de la vierge Marie,
    elles lancent, toutes les deux, sur le monde, des enfants morts.
     »

        Cette formulation finale, décalée, violente, ramène à la question première, sidérante : « Qui est cette femme dont je tombe ? » Question universelle qui recouvre toutes les autres et englobe Marie et Médée dans la même fascinante obsession. Le « visage pâle » de l’une se fond avec « le terrible visage tout couvert de la violente lumière… » de l’autre. Le corps de la Vierge Marie et celui de Médée ne font qu’un seul et même corps pris dans la même interrogation :

        « Qui est cette femme dont je tombe ? »

        ou encore :

        « Qui
    était-elle ?
     »

        Qui est-elle, celle qui a pouvoir de garder en dedans d’elle puis d’expulser, qui détient les clés du dedans du dehors ? Qui possède à elle seule le pouvoir de « reproduire la société humaine » et « la toute puissance de la mort » ?

        « Midi Médée Médite ». Médée, gardienne des medeas où gît la semence du père, donne à méditer. Sur le pouvoir des mères, vie et mort. Sur leur pouvoir de castration. Sur les mots qui sont vivants. Sur le langage qui procède du cri primal. Sur le Temps sidéral.

        Medea. « Un monde clos s’ouvre à nous », écrit Marie-Laure Picot dans la postface. Un monde qui « apporte des réponses définitives aux questions individuelles alors-même que celles-ci ne sont ni posées ni adressées ». De cette évidence troublante naît la fascination qui accompagne chaque nouvelle lecture de Pascal Quignard. Il suffit de céder à l’envoûtement et de plonger. Comme le fit jadis Boutès, seul de tous les Argonautes à prendre le risque de se laisser happer sans retour par le chant des sirènes. Méditerranée.


    Angèle Paoli
    D.R. Texte angèlepaoli




    Ikeda4
    Carlotta Ikeda dans Medea
    Ph. : Laurencine Lot
    Source





    ■ Voir aussi ▼

    → (sur Dailymotion)
    Carlotta Ikeda rencontre Pascal Quignard autour de la Médée d’Euripide
    → (sur ritournelles.fr)
    Carlotta Ikeda


    ■ Pascal Quignard
    sur Terres de femmes

    Boutès (lecture d’AP)
    Cûdapanthaka (extrait de L’Enfant d’Ingolstadt)
    [Lancelot dit] (extrait des Désarçonnés)
    Les kami (extrait de L’Origine de la danse)
    Villa Amalia (lecture d’AP)
    23 avril 1948 | Naissance de Pascal Quignard (Villa Amalia, extrait)
    28 octobre 2002 | Pascal Quignard, Prix Goncourt 2002 (lecture des Ombres errantes par AP)


    ■ Médée
    sur Terres de femmes

    Médée (AP)
    Lettre à Médée (poème extrait du recueil C’est là que je suis d’Helga M. Novak)
    18 mars 1929 | Naissance de Christa Wolf (extrait de Médée de Christa Wolf)
    13 mai 1932 | Médée de Sénèque, mis en scène par Georges Pitoëff
    8 mai 1940 | Création française à l’Opéra de Paris de l’opéra Médée de Darius Milhaud
    5 avril 1967 | Maria Casarès dans Medea





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