Terres de Femmes

Chantal Desanti/Trois

«  Poésie d’un jour  »




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« Je suis l’enfant-femme
Je porte ma fille sur mes épaules.
Ses yeux me servent d’étoiles
Je porte ma fille sur ma hanche
Son poids resserre nos liens
Parfois à l’âpreté du chemin
Je me demande
Où sont les hommes
Riant de l’au-delà,
Et les femmes porteuses
Des eaux de vie
Et ce besoin d’être ravie
À la vue d’un grain de lumière
Adoucit notre destin. »

Chantal Desanti, Les Oiseaux d’âme, Poèmes,
Le cherche-midi, Collection Points fixes/Poésie, 2006, p. 48.

Aquatinte numérique originale,
G.AdC



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Commentaires

4 réponses à “Chantal Desanti/Trois”

  1. Avatar de clem
    clem

    et si c’était vrai disait-elle ?
    et si c’était vrai ?
    tous ces rêves qu’elle s’inventait dans
    les prairies,
    si cette femme enfant qui ne la portait pas
    la faisait chanter dans les prairies et
    que son amour elle le donnait aux oiseaux,
    aux arbres,
    qu’elle s’était trompée de destinataire ?
    et si c’était vrai disait-elle,
    si cette femme enfant l’avait aimée
    et l’avait porté loin d’elle, par un lien qu’elle ignorait
    le lien qui n’a pu malgré les intempéries être détruit.
    si c’était vrai que les oiseaux et les arbres
    c’était cette femme enfant qu’elle n’avait pu reconnaître ?
    clem

  2. Avatar de Angèle Paoli

    Elle disait que cela était vrai, puisque c’est elle qui s’inventait ses rêves. Elle s’était même vue un jour mettre au monde son enfant, seule, cachée dans les roseaux et les replis du fleuve. Et son chant de souffrance et d’amour, cette nuit-là, elle l’avait fait monter jusqu’aux étoiles. En chemin, sa tendre mélopée avait croisé les vastes oiseaux des îles lointaines, perdues en amont du grand fleuve ami des terres jaunes et des déserts. Tard dans la nuit, sur le retour vers le village, elle avait rencontré la jeune fille, celle à qui, depuis toujours, elle confiait les secrets de son âme. Ensemble, elles s’étaient assises, à même le sol. Elles avaient ramené sur leurs genoux les vastes pans de leurs jupes. Ensemble elles avaient devisé jusqu’au lever du jour, sur la disparition progressive de l’étoile du Sud dans la voûte du ciel et c’est alors seulement qu’elles s’étaient dit tout leur amour. Un amour millénaire de femmes-enfants que seuls les oiseaux et les arbres, leurs confidents dans l’éternité, pouvaient comprendre.

  3. Avatar de busard
    busard

    Flap …. l’oiseau sepose …
    Les oiseaux d’âme … mmm … en voilà un titre charmant !!!
    Non !!! je ne suis pas de parti pris !
    *
    Je suis un homme
    Guerrier par tradition
    Viril par présomption
    Je suis l’homme vil
    Perdu à l’amer de tes cils
    Le muscle est mon ressort
    Tendu jusqu’à la mort
    Cet arbre qui m’obsède
    M’est croix je le concède
    Je cherche mon salut
    Parmi les filles de rues
    Et si je perds mon âme
    Je la perd pour Ma Femme
    Ma pensée qui s’égare
    Volutes de cigare
    Est confuse à l’extrême
    De ces mots qui me gênent
    Mes cris sont des silences
    Mes pleurs sont eau d’absence
    Ils consument ma voix
    Tel un chien qui aboie
    Lâche de mes faiblesses
    Fier des combats qui me blessent
    Je gis dressé sur des principes
    Monuments érigés en vindicte
    Et si je ris à l’onde
    D’une humeur vagabonde
    Ma joie tranche l’espace
    D’une simplicité qui t’agace
    Chasseur, pêcheur toujours joueur
    J’incline à l’animal râleur
    Et sous mon sourire bonhomme
    Un cœur de géant, un cœur d’homme
    *
    busard

  4. Avatar de blumy

    bella e delicata e forte questa poesia di Desanti, Trois.
    blumy

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