Terres de Femmes

Ressac




Sirena
Ph, G.AdC




RESSAC

L’été brûlant commençait par la fin
et ses joues rayonnaient
de larmes de regrets
et de reflets changeants

les goélands jaloux
raillaient leur romance lunaire
et lançaient vers la nue
leurs cris exaspérants

le ressac sur leur peau déposait
une iode douce-amère

il planait au-dessus des amants enlacés
de grands oiseaux de mer
envieux de leurs élans
qui piquetaient leurs cils
de baisers balsamiques
aux saveurs volcaniques
agrémentées de sel

la mer couleur de gemmes
et de pépites d’or
se muait par moments
en vibrantes grenades
douces à leurs désirs
de parfums enivrants

le ressac sur leur peau déposait
une iode douce-amère

les sirènes alanguies
égrenaient vers les cieux
leurs chants d’écailles opalines
unis infiniment
à leurs rires gourmands

exacerbée par tant
de sauvage beauté
la plus cristalline d’entre elles
se prit à déchirer
sa robe à belles dents

en proie à ses sarcasmes
de rebelle insoumise
la sirène assoupie
roula languissamment

algue fluorescente
aux mirages du fleuve
émeraude caresse
enivrée de lumière

le ressac sur sa peau
lava cette iode douce-amère

l’été brûlait déjà
à peine commençant

Angèle Paoli
D.R. Texte angèlepaoli



Retour au répertoire de juillet 2006
Retour à l’index de la catégorie Zibal-donna

» Retour Incipit de Terres de femmes

Commentaires

4 réponses à “Ressac”

  1. Avatar de double je
    double je

    « l’été brûlait déjà
    à peine commençant »
    belles et bonnes vacances Angèle et Yves , toutes mes pensées les plus chaleureuses vous accompagnent…

  2. Avatar de madeinfranca

    Parmi tous ces vers étincelants, je ne sais où…pêcher pour en faire une « collana » à te donner…
    mais, ce que je te souhaite le plus, cet été,
    c’est d’avoir un regard particulier
    sur cette algue-là,
    autrefois sirène « la plus cristalline »…,
    et enivre-toi de lumière !

  3. Avatar de brigetoun

    me bercent ces vers – et je vais lécher mon épaule pour voir si la mer s’y est posée

  4. Avatar de busard

    Flap … je ne resiste pas … je pose et je dépose …
    *
    Le net et l’aspiro
    Dans un air bas et lourd
    La maison silencieuse
    Recherche sans détour
    Sa maîtresse studieuse
    Le devoir est bien là
    Visible sans vergogne
    La poussière est en tas
    Qui attend la besogne
    Et l’engin vombrissant
    Guettant l’heure divine
    Du pied droit qui poussant
    Le bouton qui l’anime
    Gît sans aucun repère
    Sur le tapis persan
    Qui fut offert naguère
    Ceci à prix coûtant
    Il se montre et se place
    Se montre envahissant
    Espérant qu’on se lasse
    De l’engin encombrant
    Qu’on le prenne enfin
    Que travail on démarre
    Sans attendre demain
    Pour le grand tintamarre
    Mais voilà que le là-bas
    Sur l’écran qui clignote
    Commence un débat
    En terre internaute
    Le choix lui est laissé
    La tache fastidieuse
    L’échange instantané
    Voilà question sérieuse
    La belle est ainsi faite
    Qu’au net elle céda
    A l’appel de la fête
    Virtuelle elle alla
    Pauvre petit aspi
    Oublié compagnon
    Qui pleura de dépit
    Cela plus que de raison
    L’histoire l’oublia
    Il devient un robot
    En se disant parfois
    Qu’à deux on est plus beau
    *
    busard
    —————-
    La muse se nourrit aux blessures des âmes
    Les mots s’inscrivent en lettres sur papier thérapie
    Transcendent nos passions livrées à mots folies
    Et couvrent nos espoirs d’un absolu si femme

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *