RESSAC
L’été brûlant commençait par la fin
et ses joues rayonnaient
de larmes de regrets
et de reflets changeants
les goélands jaloux
raillaient leur romance lunaire
et lançaient vers la nue
leurs cris exaspérants
le ressac sur leur peau déposait
une iode douce-amère
il planait au-dessus des amants enlacés
de grands oiseaux de mer
envieux de leurs élans
qui piquetaient leurs cils
de baisers balsamiques
aux saveurs volcaniques
agrémentées de sel
la mer couleur de gemmes
et de pépites d’or
se muait par moments
en vibrantes grenades
douces à leurs désirs
de parfums enivrants
le ressac sur leur peau déposait
une iode douce-amère
les sirènes alanguies
égrenaient vers les cieux
leurs chants d’écailles opalines
unis infiniment
à leurs rires gourmands
exacerbée par tant
de sauvage beauté
la plus cristalline d’entre elles
se prit à déchirer
sa robe à belles dents
en proie à ses sarcasmes
de rebelle insoumise
la sirène assoupie
roula languissamment
algue fluorescente
aux mirages du fleuve
émeraude caresse
enivrée de lumière
le ressac sur sa peau
lava cette iode douce-amère
l’été brûlait déjà
à peine commençant
Angèle Paoli
D.R. Texte angèlepaoli
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