Terres de Femmes


Rainer Maria Rilke | Je voudrais tendre des tissus de pourpre

«  Poésie d’un jour  »



Onyx_pourpre_pour_lou
Image, G.AdC






JE VOUDRAIS TENDRE DES TISSUS DE POURPRE



Je voudrais tendre des tissus de pourpre
et remplir jusqu’au bord
d’huile balsamique tirée des pots d’onyx
les lampes florales qui, embrasées,
flambent à midi, et brûlent
jusqu’à ce que nous nous appelions du nom
qui convoque l’étoile et rompt le jour ;
les vallées fondent, les vents tombent
dans le sein des choses et tous
sont inquiets de ton visage.




Rainer Maria Rilke, Pour te fêter, Œuvres poétiques et théâtrales, éditions Gallimard, Bibliothèque de la Pléiade, 1997, page 634. Traduction de Marc de Launay.




    Ce poème fait partie du recueil Pour te fêter, composé pour Lou-Andreas Salomé entre le 26 mai 1897 et le 22 mai 1898. Rilke avait rencontré pour la première fois Lou à Berlin le 12 mai 1897. Dès le mois suivant, sous l’impulsion de Lou, Rilke changeait son prénom René en Rainer. Lou fut pour Rilke tout à la fois « déesse, madone, mère, Parque, nonne, prêtresse delphique, et amante ».





RAINER MARIA RILKE


Rilke
Source



■ Rainer Maria Rilke
sur Terres de femmes


Chemins de la vie
Ouverture
« Respirer, invisible poème  ! »
4 décembre 1875 | Naissance de Rainer Maria Rilke
15 avril 1904 | Lettre de Rilke à Lou Andreas-Salomé
12 août 1904 | Lettre à un jeune poète (extrait)
13 mars 1908 | Lettre de Rilke à Mimi Romanelli
26 décembre 1908 | Rainer-Maria Rilke, Lettre à un jeune poète
21-22 novembre 1920 | Lettre de Merline à Rainer Maria Rilke
20 février 1921 | Lettre de Rilke à Merline
30 décembre 1926 | Mort de Rainer Maria Rilke


■ Voir aussi ▼

→ (sur Terres de femmes)
5 février 1937 | Mort de Lou Andreas-Salomé





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Commentaires

Une réponse à “
Rainer Maria Rilke | Je voudrais tendre des tissus de pourpre

  1. Avatar de double je
    double je

    Quel beau rôle que celui de Lou, femme que j’admire, celle que Freud appelait « la compreneuse par excellence ».

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