Terres de Femmes


29 janvier 1932 | Fernando Pessoa

Éphéméride culturelle à rebours



Pessoa
Ph. D.R.
Source






    Petit détour, ce matin, par Le Livre de l’intranquillité de Fernando Pessoa. Je tombe en arrêt sur les notules 324 et 325, écrites il y a quatre-vingts ans, le 29 janvier 1932 :




324

    « Savoir se défaire de toute illusion est absolument nécessaire pour parvenir à faire des rêves.
    Tu atteindras au degré suprême de l’abstention par le rêve, où les sens se mêlent, où les sentiments débordent, où les idées s’interpénètrent. De même que les couleurs et les sons confondent leurs saveurs, les haines prennent la saveur des amours, les choses concrètes celle des choses abstraites, et inversement. On voit se briser les liens qui, s’ils reliaient tout, séparaient tout cependant, en isolant chaque élément. Tout dès lors se fond et se confond. »



325

    Fictions d’interlude, qui viennent couvrir, multicolores, le marasme et l’aigreur de notre intime incroyance. »



Fernando Pessoa, Le Livre de l’intranquillité. Edition intégrale. Nouvelle édition refondue, revue et corrigée. Christian Bourgois éditeur, 1999, page 324.





■ Fernando Pessoa
sur Terres de femmes

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Commentaires

Une réponse à “
29 janvier 1932 | Fernando Pessoa

  1. Avatar de Edith
    Edith

    J’ai suivi ton invite et me suis replongée dans la lecture de Fernando Pessoa ce matin. J’y ai trouvé ce poème comme une réponse à tes deux dernières notes :
    « Voilà
    On prétend que tous mes écrits
    Sont mensonge ou simulacre.
    Point du tout : c’est avec
    L’imagination que je sens.
    Du cœur je ne me sers point.
    Ce que je rêve ou que je vis,
    Avec mes manques et mes échecs,
    C’est comme une terrasse qui plongerait
    Sur un plan plus lointain encore –
    Et c’est en lui que la beauté réside.
    C’est pourquoi j’écris au centre
    De ce qui n’est pas tout près,
    Maître de mon détachement,
    Prenant à cœur ce qui n’est pas.
    Sentir ? Du lecteur c’est l’affaire… »
    Fernando Pessoa, Visage avec masques,> p. 46.

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